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MATHIAS COUREUR : « J’AI PROGRESSE DANS LA FINITION A VARNA »

Par Maxime Cazenave sur www.voxstadium.fr/
MATHIAS COUREUR : « J’AI PROGRESSE DANS LA FINITION A VARNA »

Arrivé l’été dernier à Varna dans le club du Cherno More en D1 Bulgare, Mathias Coureur a effectué une belle saison qui peut se conclure en apothéose avec la finale de la coupe qui se dispute en début de soirée (19h). Pour Vox Stadium, l’international martiniquais de 27 ans a accepté de s’épancher sur son expérience bulgare et quelques autres sujets, dont son avenir.

Vox Stadium : Depuis le début de la saison, tu évolues au Cherno More Varna en première division bulgare. Comment est-ce que tu t’es retrouvé là-bas après ton passage en Espagne ?

Mathias Coureur : Je suis resté trois ans en Espagne et depuis longtemps, il y avait un agent qui m’appelait pour la Bulgarie. Je n’étais pas trop intéressé parce que des clubs espagnols me suivaient, et finalement ma dernière saison en Espagne ne s’est pas bien passée. Il y avait aussi mon pote Salim Kerkar, avec qui j’ai joué à Gueugnon, qui était en Bulgarie. Il m’a appelé et m’a dit que c’était vraiment bien. A la base, je devais aller dans son club (Beroe Stara Zagora) , mais au dernier moment ils ont choisi Chris Gadi. J’ai alors eu l’occasion d’aller à Varna et je n’ai pas hésité. C’est une décision que je ne regrette pas.

VS : Les premiers mois n’ont pas été trop durs dans un nouvel environnement, au sein d’une culture différente ? Qu’est-ce qui a changé par rapport à ce que tu as connu en France ou en Espagne ?

M.C. : Au début, ça a été dur puisque tout change, que ce soit au niveau de l’organisation, des entraînements, ou de la préparation physique. C’est totalement différent de ce que j’avais connu en Espagne et en France. Au niveau de la langue et pour manger aussi, tout change. Trouver des repères a été un peu dur, et je l’ai ressenti sportivement puisqu’au début je ne jouais pas beaucoup. Une fois que l’adaptation est passée, c’est allé beaucoup mieux.

VS : Si une personne hésite à venir à Varna, tu lui parlerais de quoi pour la convaincre ?

M.C. : Déjà, même si c’est dur à entendre, il y a des clubs ici qui ont des problèmes financiers, mais pas Varna. Ensuite, la ville est magnifique et le niveau de vie est très bas, donc on peut faire beaucoup d’économies. Enfin, on a de très bons supporters ici. Dans la plupart des stades où on joue, il y a 3 000 ou 4 000 spectateurs qui viennent alors qu’il peut y en avoir beaucoup plus. Nous, on a un stade de 8 000 places et il y a 6 000 personnes à chaque fois, donc ça fait qu’il y a de l’ambiance dans un stade rempli. C’est quelque chose qui donne vraiment envie de jouer.

« Je ne regrette pas mon choix »

 

 

VS : Niveau football, tu juges comment ce championnat que tu as découvert il y a plusieurs mois maintenant ?

M.C. : Les équipes de tête sont vraiment fortes et ont un bon niveau. Comparé à la France, je ne peux pas vraiment dire puisqu’il y a un moment que je n’ai pas joué là, mais de ce que je me rappele, une équipe comme le Ludogorets Razgrad peut jouer en Ligue 1. Les autres pourraient jouer le maintien en Ligue 1 ou être de bonnes équipes de Ligue 2. Après, quand on joue les équipes de bas de tableau comme peuvent l’être Haskovo ou Marek, avec tout le respect que j’ai pour eux, ça ressemble plus à des matchs de coupe.

VS : Quelle est la philosophie adoptée par Nikola Spasov à la tête de cette équipe ?

M.C. : L’avantage qu’on a avec lui, même si j’ai aussi appris pas mal avec l’ancien coach, c’est qu’il a joué au Portugal et il aime donc bien conserver le ballon. J’aime ça parce que c’est ce qui me convient le mieux, et j’ai appris à apprécier ce style en Espagne. On essaie de mettre ça en place dès que l’on peut. C’est dur et on y arrive pas tout le temps, mais c’est quand même une philosophie intéressante.

VS : Avec neuf buts toutes compétitions confondues, tu as déjà battu ton record personnel. As-tu le sentiment d’avoir franchi un cap avec cette saison passée en Bulgarie ?

M.C. : Je vais dire ce que j’avais dit à mon père. Ma meilleure saison, je l’ai faite à l’Atlético Baleares où j’ai terminé avec 6 buts et 16 passes décisives. Ici, je suis un peu moins passeur, et plus buteur. C’est le coach qui veut ça puisqu’il m’oblige à être dans la zone de vérité. Sur ce point-là, je pense avoir beaucoup progressé. Mais est-ce que j’ai franchi un palier…Je vais dire oui parce que je joue en Première Division, j’ai disputé 28 matchs, et je tourne à quasiment un but tous les trois matchs. C’est surtout à ce niveau-là, dans la finition, que j’ai passé un cap.

« Ici je suis un peu moins passeur, et plus buteur »

 

 

VS : Le 30 mai, tu vas disputer la finale de la Coupe de Bulgarie face au Levski Sofia, comment appréhendes-tu ce match qui pourrait t’offrir ton premier grand titre ?

M.C. : Je suis content de mon parcours dans cette compétition, j’ai été l’un des seuls joueurs de l’effectif à avoir été tout le temps titulaire, donc j’ai vraiment vécu l’aventure au maximum. Après, je ne m’y attendais pas. C’est ma première année en Bulgarie et je ne suis pas forcément dans un très grand club bulgare. Sinon quand je sors dehors, tout le monde me parle de cette finale, sur les réseaux sociaux aussi, partout dans la ville ils attendent ça puisqu’ils ont fait trois finales sans jamais gagner. Cette année, c’est la première fois qu’ils croient que c’est vraiment possible puisque le Levski n’est plus le grand Levski d’il y a quelques années, d’autant plus que le match se joue dans la région, à Bourgas. Il y a tout pour que ce soit beau. Maintenant, je me mets pas la pression et j’attends tranquillement le jour du match (samedi). Je pense que ce jour-là, ce sera autre chose.

VS : A 27 ans, tu as réussi à t’imposer dans une bonne équipe d’un championnat de seconde zone. Est-ce qu’un retour en L1 ou dans un autre grand championnat, prochainement, est dans ton esprit à court terme ?

M.C. : C’est possible, peut-être pas en Ligue 1 même si je pense que je pourrai y jouer, mais pas dans un gros club comme le PSG ou Lyon. Je n’ai pas su saisir ma chance à Nantes alors que j’aurais pu. Mais pour l’instant, je suis à Varna et je suis bien ici. Il me reste un an de contrat et si le club reçoit une offre, on se mettra autour d’une table pour discuter. J’aime la ville et je n’ai pas de problèmes à Varna, pour l’instant je ne me prends pas la tête avec ça. Après il y a des gens qui travaillent pour moi donc on verra ce qui se passera mais je ne ferme pas la porte.

 

https://youtu.be/Qnx2WTOJ1KU

VS : Tu évolues en parallèle avec la Martinique depuis 2013. Qu’est-ce qui t’as poussé à venir défendre les couleurs de cette sélection peu connue en métropole ?

M.C. : Je suis né en Martinique et j’ai quasiment toute ma famille là-bas. Je n’ai pas eu la carrière pour espérer jouer en Equipe de France. J’espère que les gens ne vont pas le prendre mal mais pour moi, c’est comme si on faisait une sélection bretonne ou corse. C’est vraiment dans le cœur. Quand je joue pour la Martinique, je joue pour mon pays, mes racines. La première fois que j’ai porté ce maillot, c’est ce que j’ai ressenti. Depuis, je suis très content d’y aller même si je ne joue pas beaucoup là-bas, surtout ces derniers temps. Mais je sais que ma famille est fière de moi et c’est aussi pour ça que j’ai choisi la Martinique.

VS : Quels vont être les objectifs de la Martinique à l’avenir ?

M.C. : Dernièrement, on a raté la qualification pour la Gold Cup qui va se dérouler aux Etats-Unis en juillet. On est passés tout près et on aurait pu mériter mieux mais on est tombés sur une bonne équipe de Haïti. Le nouvel objectif, ça va être de se qualifier pour la prochaine Gold Cup. C’est notre coupe du monde à nous. Il y a de plus en plus de professionnels qui sont intéressés pour rejoindre la sélection. Ca permet aux joueurs de l’île de se faire remarquer parce qu’il y a vraiment de bons joueurs mais comme ils sont en Martinique, ils sont loin de la France et c’est dur de les voir. J’espère que ça arrivera à d’autres, et pourquoi pas en Europe. A la fin de ma carrière, c’est mon projet, essayer d’aider le maximum de personnes en Martinique parce qu’on ne les aide pas beaucoup alors qu’il y a beaucoup de talent.

Propos recueillis par Maxime Cazenave (@Maxime_Caze)

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