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Suite et fin

MON CAHIER DE RETOUR

MON CAHIER DE RETOUR

On ne peut vraiment connaître une contrée

tant qu’on ne l’a pas vue et rencontrée par soi-même

C’est une invitation de la Fondation HEIM de l'Université Hampathé Bà, organisatrice du Forum de Bamako, qui m’amena au Mali en ce début d’année.

Le forum de Bamako est un événement d'une importance capitale qui réunit chaque année plusieurs Etats africains, faisant montre d'une Afrique en mouvement. Un espace de réflexion de haut niveau qui rassemble chaque année des centaines d'intellectuels, des chefs d'entreprises et des responsables politiques désireux de témoigner et d'échanger sur les enjeux de développement de l'Afrique.

Cette année, le quinzième forum de Bamako avait pour titre «l'Emergence de l'Afrique à l'horizon 2035 ". Ce choix n'est pas fortuit et le brain storming a su réunir 300 participants. Parmi eux, Steven Ekovich de l'Université américaine de Paris, l'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal et président de l'Institut panafricain de stratégies, Cheick Tidiane Gadio ou encore Brahim Fassi Fihri, Président de l'Institut Amadeus, Kabiné Komara, Haut commissaire pour la mise en valeur du fleuve Niger et président de l’OMVS. Des responsables d'organisations régionales, d'instituts de recherche et de développement ainsi que des membres de la société civile ont pris part également aux travaux. Ce rendez-vous a été aussi celui de personnalités politiques chevronnées comme Pierre Buyoya de la Mission africaine pour le Mali et le Sahel.

Parmi les nombreux sujets débattus, je m’intéressai à la question du panafricanisme, notamment sur des micros-projets concrets et durables, concentrés essentiellement sur l'Afrique de l'Ouest, (Le Burkina Faso, le Togo, Le Mali, Le Sénégal et la Côte d'Ivoire ). Un point qui fit l’objet d’une table ronde, face à la densité de population plus grande que dans n'importe quelle autre région du Continent. Il y a, disait un jeune intervenant dans l’Assemblée, une pression plus forte pour passer des systèmes traditionnels à faibles intrants vers des systèmes plus productifs. Les sols et les climats imposent également de grandes contraintes à l'intensification. Il continua « Nos apports ne sauront être en aucun cas des aides mais plutôt des impulsions, pour un meilleur devenir en Afrique, afin de ne plus rendre dépendant les populations comme l'ont fait toutes les ONG et les réseaux parallèles de la Françafrique ». L'accès à l'eau potable et la question de sa gestion fut un sujet qui tout en étant passionnant apportait des éléments de réponses difficiles à entendre, avec elle et dans le même la gestion forestière. Toutes ces questions ayant un unique point d'encrage : la sécurité des populations, qu’elle soit alimentaire face à la sécheresse, qu’elle soit la protection des populations

Durant ces trois jours, plusieurs sujets retinrent mon attention, tels que la culture et l'enseignement de l'Histoire Africaine en Afrique – l'Artisanat local africain dans une logique de développement durable , élément essentiel qui permettrait à des familles entières de vivre convenablement. Quand on se documente sur l’évolution des Nations en voie de développement, on s’aperçoit que 40% des Africains vivent dans des centres urbains, ce chiffre est de 45% en Chine et 30% en Inde. Cela montre bien qu'une classe moyenne commence à émerger.

Il y a aujourd'hui une population croissante de jeunes en Afrique qui commence à montrer un intérêt dans la politique et la gouvernance. Parce que, contrairement à hier, leur patrie, dans certains cas, offre davantage de promesses que les anciens " verts pâturages " qu'ils cherchaient à l'étranger. Aussi peut-on s'étonner du regard déséquilibré des médias occidentaux et leur tendance à s'éterniser sur la vulnérabilité apparente de l'histoire d'une Afrique dépendante qui continue d'avoir besoin de soutien, dans cette case étriquée de l'aide étrangère, de la pauvreté, des maladies, des dictateurs criminels et de la famine. Comme si généraliser 54 pays aux réalités de quelques contrées, était la seule information que l'on pouvait donner de tout un continent.

Certes, il y a encore de la faim, comme il y a aussi de la prospérité et ça n'est une vue de l'esprit à considérer aujourd'hui que ce sont les citoyens de l'hémisphère Nord qui sont privés de l'expérience réelle de l'Afrique et que le Continent Noir est en passe de changer, que l'Afrique deviendra à court terme la dernière frontière du monde en développement, et ce au-delà des stéréotypes et des ordres du jour européens.

Découvrir l'Afrique fut probablement pour moi un des plus beaux cadeaux que la vie m'ait offert jusqu'ici, et comme on ne sait jamais de quoi est fait demain, j'ai pris le plus de bonheur possible pendant ce trop court moment.

Aussi il m'est agréable de souhaiter à tous mes congénères de l'Arc caribéen, ceux qui comme moi n'avais jamais foulé le sol africain, de le découvrir un jour.

Première partie

http://www.montraykreyol.org/article/mon-cahier-de-retour

Deuxième partie

http://www.montraykreyol.org/article/mon-cahier-de-retour-0

 

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