C'est la précarité de l’œuvre
qui met l'artiste
en posture héroïque
Georges Braque
Face à l’indifférence feinte, face à la violence dans les propos de ceux la même que nous avons choisis en décembre 2016 ( nous nous pensions sortis des affres de la politique politicienne) Face à l'austérité qui anime désormais ce siècle en réforme, nous sommes affectés mais pas plus que ceux des temps anciens .
Probablement que la sensibilité, ce moteur puissant de l'humanité nous affaiblit , nous artistes, elle ne nous rompt pas .
Un an après la mise en place d'un nouveau pouvoir mu de réformes institutionnelles revues, corrigées, en vue d'une simplification et une efficience à clarifier les compétences, nous voici jetés dans le tourbillon des affres de l'aliénation par la domination, une des tares des sociétés créoles issues de la plantation.
Face au Pouvoir en place qui martèle qu'il est cobaye mais qu'il est aussi la voix des urnes, Nous, Artistes et Créateurs, nous n'opposons ni violence, ni contradiction.
Nous avons simplement à nous protéger psychiquement pour garantir ce libre arbitre qui nous anime.
Mais si nous demeurons inerte, nul doute que, pris dans l'implacable piège de l'exclusion du rejet social et de la résignation, nous serons les victimes de la société inhumaine qui existe désormais , ailleurs comme ici.
La Culture, selon une pensée unique et un pouvoir aliénant, n'est pas viable sous notre soleil et il serait dangereux de vouloir contraindre le monde des artistes et celui de la jeunesse qui ne reconnaît pas l'obéissance et la soumission comme règle sociale
Qui mieux que nous saura parler de la qualité de nos artistes et de ses manques. Qui mieux que les artistes eux-mêmes, peuvent créer un outil de réflexion sur la scène caribéenne ?
Il s'agit là d'une quête et d'une esthétique amorcée bien avant nous, et dont les repères historiques ne sont pas filtrées par les dogmes colonisateurs.
Nous sommes la résultante des mémoires multiples qui nous habitent. Notre aspiration est celle d'une ouverture sur le Monde
Nous voulons faire partie de ceux qui définissent la place de la Culture dans notre pays
L'appareil politique qui a voulu placer un apartheid entre nous et nous, nous la réfutons. Ceux que l'on a choisi d'installer dans nos propres structures doivent avoir toute liberté pour produire, mais on ne saurait nous empêcher de réclamer les mêmes outils. Nous sommes de ceux qui créent, c'est notre action artistique qui donne l'identité de notre société et la notre n'est pas différente de celle dont parle Nietzsche en disant que l'art est le fondement de l'humanité
Comme un organe humain , les projets ont une existence, plus encore un Projet politique dédié à la Culture. L'idée de lui donner vie , naît d'une mission d'exploration et de diagnostic puis l'accouchement se réalise lors de la formulation du projet .
Nous connaissons mieux que quiconque la place du bestiaire symbolique des contes où chaque personnage est la représentation d'un membre de la société antillaise.
La question de l'espace scénographique en Martinique n'est pas une simple vue de l'esprit , sa résolution est dans la geste de ceux qui tente d'y remédier. La reconnaissance du travail des artistes et leurs qualification est une de leurs requêtes.
Le président Hollande à dit un jour :La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes mais de faire taire ceux qui les posent.
C’est là, une stratégie du lent pourrissement, fondée sur l’idée que la plupart des difficultés de la vie politique sont artificielles et voulues par des gens qui finiront peu à peu par se lasser si on ne leur prête pas attention.
Nous voulons être participants des tables rondes sur le travail effectué dans le secteur de la Culture de notre pays Martinique , nous voulons connaître tous les efforts déployés
.
Le niveau d'urgence est tel qu'il devient comme moyen de provoquer les gens. Mais nous préférons encourager les comportements responsables qui alimentent la résistance à long terme des mouvements, afin qu'ils soient entendus