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ON SÈL MIZIK : GWO KA ?

ON SÈL MIZIK : GWO KA ?

C’est en décembre 1978 que l’UPLG signait son acte officiel de naissance dans le concert des organisations anticolonialistes et patriotiques guadeloupéennes. Près de vingt ans après, on mesure le parcours de cette mouvance et de ses affiliés.

Vingt ans, c’est aussi l’âge officieux du «Festival Gwo ka Sentann» initié par Félix Cotellon. Officieux et non officiel, parce que cette manifestation est certainement antérieure à 1987, mais qu’importe. Arrêtons-nous sur le contexte musico-culturel de l’époque. En décembre 1970, à l’issue de son 9e Congrès, l’Association Générale des Etudiants Guadeloupéens (AGEG) sort son «rapport culturel». Ce document sera des années durant, le véritable «Livre Rouge» des patriotes qui se battent sur le «Front culturel».
_ On y lit ceci : «dans sa grande lutte qu’il a déclenchée pour son indépendance nationale et sa liberté, le peuple guadeloupéen est engagé sur tous les fronts. Le front de la culture est un de ceux-là». On apprenait aussi que «depuis plus de dix ans, l’AGEG s’est constamment penchée sur les problèmes de la culture guadeloupéenne». Mais l’AGEG ne doute de rien. Dans un bref chapitre consacré à la musique et après avoir rappelé les tentatives d’interdiction de la «kalenda» (cf Père Labat) pendant l’esclavage, l’organisation étudiante nationaliste affirme dans son rapport : «que cette musique sera d’abord un instrument de lutte directe contre l’oppression esclavagiste». Ou encore que «la musique apparaît comme l’un des domaines où l’affrontement culturel a été le plus rude en Guadeloupe pendant la période esclavagiste». D’ailleurs, l’AGEG ne fait pas à l’époque, dans la demie-mesure, car il est dit plus loin que : «de toutes les formes musicales existant actuellement en Guadeloupe, le plus pure, le plus original est incontestablement le gwo-ka». Quand il s’agit de qualifier les autres formes musicales, les auteurs du célèbre «rapport» sont catégoriques : «du point de vue technique (la biguine) est une musique bâtarde (…), c’est une musique importée». Mais, l’AGEG admet cependant que «la biguine doit être considérée comme une musique guadeloupéenne, même si elle a toujours été utilisée par le colonialisme français et ses valets guadeloupéens comme élément fondamental de leur politique d’aliénation culturelle (…). La biguine apparaît comme un instrument important de la politique doudouiste des colonialistes français». Ces appréciations remises dans le contexte de l’époque (création du GONG en 1963 et du Parti des Travailleurs Guadeloupéen dix ans plus tard), gardent une certaine lisibilité. Mais, plus de 30 ans après, à une exception (Gérard Lockel) rare sont les Guadeloupéens à s’enfermer dans le discours inopérant du «on sèl mizik».

Pourtant le Festival gwo-ka Sentann, a sans doute été nourri par ces idées. Félix Cotellon qui fut jadis le «Ministre de la Culture» de l’UPLG, y a sans doute aussi cru.

Aujourd’hui, gwo-ka, biguine, quadrille, sont continuellement revisitées. Les chercheurs se sont débarrassés de leurs visières. Les questions culturelles et musicales sont posées sous d’autres angles. Le Festival gwo-ka Sentann est devenu celui de Gwadloup. Il rassemble et fédère, c’est un lieu de débats, de discussions, d’ouverture. La nouvelle révolution culturelle guadeloupéenne est en marche. Pourvu qu’elle inspire nos politiques !

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