En quoi consiste la tentative de confiscation de la Guadeloupe par le Parc National à travers la procédure d’extension en cours ? Quels en sont les dessous ?
Le Parc National de la Guadeloupe créé en 1989 concernait 11 communes de la Basse-Terre, dont une partie du territoire appartient aux 17800 ha de son aire forestière avec 3 communes périphériques (Pointe-Noire, Bouillante, Vieux-Habitants). Alors que 4 communes circonscrivent les 3000 ha de la Réserve Naturelle du Grand Cul-de-Sac marin dont seule la gestion a été confiée au Parc.
Le projet en préparation prévoit que le nouveau Parc National s’accaparerait de 116 348 ha de 21 communes auxquels s’ajouteraient 134 844 ha d’espaces marins. Ce zonage engloberait aussi les bourgs, à l’exception de celui de Baie-Mahault, Jarry, d’une partie des Abymes, mais comprendrait la ville de Basse-Terre !! Une invraisemblable confiscation.
LA CONFISCATION DE LA GUADELOUPE
Car l’objectif inavoué de cette extension est pour le Parc National de kidnapper les compétences de ces 21 maires au profit de son directeur, à travers un ensemble complexe de mesures et de règlements. Le projet explique : « La Loi du 14 avril 2006 prévoit que le directeur… exerce les compétences attribuées au maire pour la police de la circulation et du stationnement…, des chemins ruraux, des cours d’eau, de destruction des animaux nuisibles, des chiens et chats errants ». Elle prévoit « que les permis de stationnement ou de dépôt temporaire et les permissions de voieries ne pourront être délivrés par le maire qu’avec l’accord de l’établissement public du parc national ». La toute puissance de ce directeur s’exercerait non seulement au coeur de parc, mais aussi sur le territoire des communes adhérentes. « Le Parc National de la Guadeloupe emploie des agents commissionnés et assermentés pour rechercher et constater les infractions aux dispositions prévues pour la protection du coeur, ainsi que les infractions commises dans le coeur et sur le territoire des communes ayant vocation à adhérer à la Charte… ». Une charte contraignante pilotée par le Parc, régissant les aménagements et la vie quotidienne des Guadeloupéens s’appliquera aux communes. Charte qui ne sera définie… qu’après leur adhésion au Parc National. Comme si on invitait ces communes à acheter « chat en pòch » en les priant de s’embarquer dans une aventure dont les règles ne seraient connues qu’ultérieurement.
Or ce projet présente déjà une batterie de mesures renforçant les interdictions, reflet d’une conception restrictive, partout décriée, de la protection et de la conservation du patrimoine naturel ; à l’opposé d’une protection dynamique de mise en valeur responsable d’un territoire par ses habitants. Les aménagements des communes seront soumis au couperet de l’administration du Parc National. Les activités humaines, qu’elles soient agricoles, halieutiques, forestières, de chasse, de cueillette, sportives, culturelles, de loisirs, dépendront des autorisations de son seul directeur. Celui-ci et son administration devenant les « mèt é ségnè » du territoire ! On comprend mieux pourquoi des responsables du Parc se targuent et se gargarisent déjà de devenir la troisième puissance institutionnelle de la Guadeloupe après la Région et le Conseil Général. (...)
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