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PENDANT LES BLABLAS A L'ASSEMBLEE NATIONALE ET LES MANIFS

PENDANT LES BLABLAS A L'ASSEMBLEE NATIONALE ET LES MANIFS

   La commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone de Serge LETCHIMY vient quinze ans trop tard.

   Les manifestations contre ce pesticide aussi lesquelles ne rassemblent guère plus de 300 personnes. Il n'est plus temps d'auditionner X ou Y à grands renforts de médias complaisants ni de défiler dans les rues en brandissant des pancartes vengeresses.
   Tout cela relève de la posture. Démagogique et pré-électoraliste chez le député du Centre et noiriste ou gauchiste chez les défileurs. D'autant que, juridiquement, hélas, il semble bien y avoir prescription, ce qui en langage clair signifie que l'Etat français ne pourrait plus être condamné par la justice. C'est que nous avons perdu du temps sur cette question de l'empoisonnement a chlordécone. Beaucoup de temps. Trop de temps !
   Quand feu Pierre DAVIDAS criait dans le désert dès les années 80 du siècle dernier, personne ne l'écoutait (hormis le magazine ANTILLA qui publiait ses tribunes). Même pas le PPM dont il fut, un temps, membre et dont il chercha à convaincre le secrétaire général de l'époque, Camille DARSIERES, qu'il lui arrivait d'emmener sur le terrain. En vain ! Ensuite, personne n'écouta non plus l'ASSAUPAMAR et son président, Garcin MALSA, accusés de vouloir détruire l'économie martiniquaise et de faire fuir les touristes. Personne n'écouta, en 2007, L. BOUTRIN et R. CONFIANT lorsqu'ils publièrent deux ouvrages dénonçant la catastrophe. Le PPM monta même au créneau contre eux en rameutant les revendeuses des différents marchés de Fort-de-France etc...etc...
   Nous avons détourné le regard et nous nous sommes bouchés les yeux.
   Et subitement, en 2019, tout le monde, comme la Belle-au-Bois-Dormant, ouvre les yeux et se met à gesticuler à l'Assemblée nationale ou dans les rues. Or, quelle est l'urgence du moment ? Il n'y en n'a pas dix ou trente-six, mais bien une et une seule : commencer à agir sans attendre que le Papa Blanc se décide enfin à prendre ses responsabilités. C'est à nous, Martiniquais, de prendre notre destin en mains sur ce difficile dossier qui ne tolère pas les approximations, les déclarations à l'emporte-pièce ou les slogans creux.
   Or, l'un de ceux qui a commencé à agir à savoir le conseiller territorial LOUIS BOUTRIN et président du PNM (Parc Naturel de Martinique) est sans cesse critiqué, attaqué, caricaturé, démoli et même insulté sur les réseaux sociaux à longueur de journée par les PPMistes, les noiristes et les gauchistes.  Cela est totalement inadmissible ! Et pour au moins les raisons suivantes :
 
  . Février 2007 : il publie avec R. CONFIANT, Chronique d'un empoisonnement annoncé. Le scandale du chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002).
 
  . Fin février 2007 : il organise, toujours avec son co-auteur, une conférence de presse dans l'enceinte même de l'Assemblée nationale française, accompagnés des députés hexagonaux Alain LIPIETZ et Corinne LEPAGE. Tous les grands médias parisiens sont présents, mais aucun député...antillais. La semaine d'après, LE NOUVEL OBSERVATEUR titre en couverture : "Les Antilles empoisonnées".
 
   . Avril 2007 : il organise à l'ATRIUM une conférence avec R. CONFIANT, Gérard DORWLING-CARTER et Claude LISE (le seul élu politique présent ce jour-là !). Plusieurs centaines de gens sont présents, y compris des représentants des services déconcentrés de l'Etat qui font, évidemment, grise mine. 
 
   . Mai et juin 2007 : il organise, avec son co-auteur, des réunions dans diverses communes (Trinité, François, Lorrain, Case-Pilote etc.) pour porter le message à la population et surtout pour avertir les marins-pêcheurs que la pêche pourrait être bientôt interdite sur certaines zones côtières. Aussitôt, une association de pêcheurs, dirigé par un couple très médiatisé à l'époque, publie un article dans "FRANCE-ANTILLES", signé par l'homme, dénonçant "ceux qui cherchent à vendre des livres pour gagner de l'argent au détriment des marins-pêcheurs" !!! Quelques mois plus tard, la Préfecture interdit la pêche sur quasiment toute la façade atlantique de la Martinique et dans le canal du Lamentin.
 
   . Septembre 2007 : L. BOUTRIN et R. CONFIANT publient un deuxième ouvrage intitulé Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise. Nombre desdites mesures seront reprises par l'Etat dans les différents "Plan chlordécone" qu'il mettra en place.
 
   . Janvier 2008 : l'association POUR UNE ECOLOGIE URBAINE, dont L. BOUTRIN est le président, porte plainte, tout comme l'ASSAUPAMAR et plusieurs associations d'écologistes et d'agriculteurs guadeloupéens, pour "mise en danger de la vie d'autrui et empoisonnement". L'Affaire est vite délocalisée au tribunal de Paris et BOUTRIN doit se rendre, à ses frais, à diverses convocations, notamment celle de la ministre de la santé de l'époque, Roselyne BACHELOT.
 
   Que pouvait-il faire de plus ?
   Face à l'indifférence de la population et à la pusillanimité de la grande majorité des élus (es) martiniquais (es), il n'y avait pas grand chose à faire. Sauf que fort heureusement, des scientifiques français, comme le Pr Dominique BELPOMME, se sont mêlés de l'affaire du chlordédone et ont relancé la questions dans les médias français et sur la place publique. D'autres associations écologiques martiniquaises ont rejoint le combat. Puis, petit à petit, certains élus quoique avec une prudence qui peut être vue comme comique, mais il n'y a vraiment pas de quoi rire car maintenant TOUT UN CHACUN SAIT que le chlordécone est présent chez 90% des Martiniquais. Cela était pourtant écrit dès 2007, noir sur blanc, dans les deux ouvrages de BOUTRIN et CONFIANT, ouvrages qu'ils ont rédigé en s'appuyant sur trois sources principales : 1) les rapports sur le chlordécone rédigés par les propres services déconcentrés de l'Etat (rapport SNEGAROFF, rapport DE KERMADEC etc...), ceux dont S. LETCHIMY découvre aujourd'hui, 12 ans plus tard, qu'ils avaient été dissimulés à la population, voire été "égarés".  2) des articles scientifiques publiés par l'American Cancer Institute ; 3) les propres recherches sur le terrain (Lorrain, St-Marie, St-Esprit etc...) des deux auteurs.
   Le temps a fini par passer. L. BOUTRIN a été élu conseiller territorial lors des élections de décembre 2015 et c'est tout naturellement qu'il s'est vu confier, en tant que conseiller exécutif, les secteurs de l'environnement, de la pêche et de l'agriculture. A partir de ce moment-là, il ne s'agissait plus de manifester, de faire des pétions, d'écrire des livres ou d'organiser des conférences, mais bien d'AGIR. Et agir en tenant compte du fait qu'étant donné l'ampleur de la catastrophe et les atermoiements de l'Etat, il fallait faire un pas après l'autre. Il fallait surtout redonner confiance au consommateur martiniquais en identifiant les producteurs travaillant sur des terres non contaminées et en mettant en valeur ceux-ci. C'est beaucoup plus difficile, on en conviendra, que de manifester de temps à autre dans les rues en brandissant des pancartes "Bétjé déwò ! ou "Bétjé rasis !".
   Les deux premières mesures élaborées par le Parc Naturel de Martinique, sous la houlette de Louis BOUTRIN, on été les suivantes :
 
   . Mars 2019 : mise en place du Label "ZERO CHLORDECONE" pour les agriculteurs travaillant des terres non contaminées. Près d'une soixantaine d'entre eux, après analyse de leurs sols évidemment, en bénéficient déjà.
 
   . Octobre 2019 : mise en place de l'Application "ZERO CHLORDECONE" téléchargeable sur les téléphones portables et qui a été publiquement testée, face à des clients ravis, dans un supermarché de la place, cela en présence du préfet qui, dans un premier temps, s'était montré sceptique face à la première mesure, perpétuelle frilosité de l'Etat oblige. Les télés étaient également présentes et ont pu interviewer des clients sur le bon fonctionnement de cette application.
 
   Osez dire donc, comme on le voit sur les réseaux sociaux, que "L. BOUTRIN ne fait rien sur le chlordécone depuis qu'il est devenu conseiller territorial" est non seulement une contrevérité mais une insulte à tout le travail qu'il a abattu, lui ses camarades écologistes, depuis...2007. Les internautes PPMistes, noiristes et gauchistes seraient bien inspirés de la fermer car ils arrivent une décennie trop tard. Il n'est plus temps d'auditionner à l'Assemblée nationale ni de manifester mais d'agir, répétons-le !
   Et BOUTRIN, lui, il agit comme on vient de le voir.
   Sa récompense ? Des insultes permanentes sur le Net et un salaire de modiques indemnités de Conseiller executif d'à peine 2.000 euros net par mois alors même que certains chefs de service de certaines collectivités, qui n'en branlent pas une, gagnent...7.000 euros.
   Mais bon, c'est ça aussi notre chère Martinique de 2019...
   (NB. Juste pour information : les deux mesures "ZERO CHLORDECONE", prises en cette année 2019, figuraient dans le deuxième ouvrage de BOUTRIN et CONFIANT, "Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise" paru en...2007.) 
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