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Plan Chlordécone 4 : preuve que la commission d'enquête parlementaire de Letchimy était du vèglaj

Plan Chlordécone 4 : preuve que la commission d'enquête parlementaire de Letchimy était du vèglaj

   Après avoir nié l'existence du problème du chlordécone en 2007 et rameuté les revendeuses des marchés de Foyal contre les écologistes, S. LETCHIMY, en 2019, a brusquement ouvert les yeux.

   Notre Christophe COLOMB du chlordécone a sans doute compris que son parti, le PPM, ne pouvait demeurer muet sur le sujet d'autant que des activistes qui, eux aussi ne s'intéressaient pas à la question il y a 13 ans, en ont, tout aussi brusquement, fait leur cheval de bataille. S. LETCHIMY est même allé sur les médias pour déclarer vaillamment "le chlordécone est un scandale d'Etat !". Et fort de son siège de député, il a obtenu la création d'une Commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone qu'il a présidé durant l'année 2019 à grands renforts d'auditions diverses et variées (mais surtout pas de L. BOUTRIN et R. CONFIANT, pourtant auteurs de deux ouvrages parus en 2007 : Chronique d'un empoisonnement annoncé et Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise !). Divers acteurs ont ainsi été entendus mais aucun...Béké également. Si l'on peut comprendre que pour des raisons purement politiciennes, il ait ignoré les deux écologistes, il est tout à fait scandaleux qu'aucun DE LAGUARRIGUE, pour ne citer que cette famille, n'ai été convoqué sachant qu'une convocation par une commission parlementaire est une obligation légale. 

   Bref, S. LETCHIMY a organisé tout un tamtam médiatique avec sa commission avec la complicité des médias locaux qui a aucun moment ne lui ont demandé pourquoi il s'était réveillé 13 ans après l'éclatement du scandale. Lui tout comme nos journalistes savent pourtant très bien que des associations écologiques comme l'ASSAUPAMAR et POUR UNE ECOLOGIE URBAINE avaient déposé plainte contre l'Etat français pour "mise en danger de la vie d'autrui et empoisonnement". Que toujours en 2007, L. BOUTRIN et R. CONFIANT avaient organisé dans l'enceinte même de l'Assemblée nationale une conférence de presse (en compagnie des députés écologistes français Alain LIPIETZ et Corinne LEPAGE) pour dénoncer l'usage du chlordécone devant tous les grands médias français. Visiblement nos chers (ères) journalistes ont une conception plutôt élastique de la déontologie. Re-bref...

   Toujours est-il que ladite Commission LETCHIMY était en réalité un...fake. Dans l'idiome de TI SONSON, cela se traduit par vèglaj. Pourquoi ? Pour une raison fort simple : dans la République Française Une et Indivisible, il y a ce que l'on appelle "la séparation des pouvoirs" et cela, en tant que député français, LETCHIMY est le mieux placé pour le savoir. L'affaire du chlordécone étant entre les mains du Pouvoir Judiciaire suite aux différentes plaintes déposées dès 2007 par les écologistes et n'étant toujours pas arrivée devant les tribunaux à cause de sa délocalisation à Paris, le Pouvoir Politique ne peut absolument pas y interférer ou y mettre son grain de sel pour parler comme tout le monde. Sauf que ça, tout Français qu'il soit, TI SONSON ne le sait pas et personne ne s'est préoccupé de lui expliquer la chose que pourtant on pourrait faire très facilement : ou pé pa mété dé mal-krab adan menm barik-la. Du coup, nombre de Martiniquais ont vu LETCHIMY comme un Sauveur, comme celui qui enfin, pourrait permettre de trouver des solutions à l'empoisonnement de leur pays et surtout qui mettrait les empoisonneurs békés devant leurs responsabilités. Vèglaj sur toute la ligne !

  Entre temps, l'Etat ne s'est absolument pas occupé des gesticulations du chef du PPM et a tranquillement préparé son "Plan Chlordécone 4" qui nous a été triomphalement présenté il y a quelques jours. Or, pas moins de 6 préfets se sont succédés depuis le "Plan Chlordécone 1" et presque rien n'a changé : la cartographie des zones contaminée n'est pas achevée ; les milliers d'ouvriers agricoles du secteur bananier qui se meurent du cancer n'ont toujours pas été ni recensés ni surtout indemnisés ; le contrôle des zones de pêche contaminées est quasi-inexistant ; les Békés importateurs du pesticide continuent à dormir sur leurs deux oreilles etc...etc...

   La seule chose qui a changé, c'est le montant de la somme allouée : 36 millions d'euros pour chacun des trois premiers "Plans" et 92 millions pour le Plan 4. Autant dire des clopinettes (lanmonné-kod dans l'idiome de TI SONSON) pour un problème dont l'étendue est considérable puisque 20.000 hectares sont contaminés, 8.000 ouvriers agricoles impactés, des dizaines de milliers de gens qui ont bu durant 30 ans une eau du robinet gorgée de chlordécone souffrent de cancers de toute nature, d'Alzheimer et de Parkinson sans même parler des malformations congénitales puisqu'on trouve le pesticide dans le sang de 92% des femmes enceintes. Sans même parler aussi de l'extinction du pourtant prometteur secteur qu'était l'aquaculture dont les bassins se trouvaient en contrebas des mornes plantés en banane comme au Lorrain ou au Saint-Esprit. 

   Bref, 92 misérables millions d'euros pour une catastrophe à la fois écologique, sanitaire et économique. Pour bien mesurer la petitesse de cette somme, il suffit de la comparer avec celle que les gens de l'ex-CEREGMIA, "présumés innocents" à ce jour, la justice ayant délocalisé l'affaire à Paris également et ne semblant pas pressée de les convoquer à la barre des tribunaux, sont soupçonnés d'avoir détourné au détriment de l'Université des Antilles : 12 millions d'euros. Pas besoin d'avoir un doctorat en mathématiques pour voir que ces 92 millions d'euros concernent 380.000 Martiniquais alors que les 12 millions ne concernent qu'11.000 étudiants, enseignants et administratifs. Donc 92 millions, c'est tout simplement ridicule !

   Alors, évidemment notre président de la Commission parlementaire sur le chlordécone est monté sur ses grands chevaux pour faire le même constat, déplorant qu'on n'avait pas tenu compte des préconisations de son rapport, pourtant adoubé par un certain Liannaj, dans ce "Plan Chlordécone 4. Tchiiip ! comme dirait TI SONSON, pa rété la, boug-mwen !

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