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PLEURS, PILLAGES ET DEVASTATION

sources : www.radio-canada.ca
PLEURS, PILLAGES ET DEVASTATION

Le président haïtien René Préval craint que le tremblement de terre de magnitude 7 qui a frappé Haïti mardi soir ait fait des milliers de morts. La capitale Port-au-Prince et la région sont le théâtre de scènes « inimaginables ».

« Il y a beaucoup de morts sous les ruines des écoles. Tous les hôpitaux sont bondés. C'est une catastrophe. [...] Le Parlement s'est effondré. La Trésorerie générale s'est effondrée. Des écoles se sont effondrées. Des hôpitaux se sont effondrés », a-t-il déclaré dans une entrevue accordée au quotidien Miami Herald depuis Port-au-Prince.
Le président Préval se retrouve à la rue, comme son peuple. « Je ne peux pas vivre au palais présidentiel, je ne peux pas vivre dans ma maison. Les deux se sont effondré », a-t-il expliqué. « J'ai beaucoup de temps pour trouver un endroit où dormir. L'important, c'est de secourir les gens », a-t-il ajouté au journaliste de CNN qui l'interviewait.

De son côté, le premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a dit craindre un bilan de victimes encore plus lourd. « Il est difficile d'évaluer précisément le nombre de victimes. Combien de constructions, combien de bâtiments se sont effondrés? Avec les habitants à l'intérieur, je pense qu'on est bien au-dessus de 100 000 », a-t-il dit sur les ondes de CNN. « J'espère que ce n'est pas vrai parce que j'espère que les gens ont eu le temps de sortir. »

Toutes les couches de la société haïtienne sont touchées par le séisme. Dans une entrevue donnée à Radio-Canada, l'ancien premier ministre d'Haïti Gérard Latortue affirme que plusieurs sénateurs et au moins trois ministres haïtiens sont morts, dont celui de la Justice et celui du Tourisme. Le président du sénat serait notamment du nombre des personnes piégées sous les gravats du palais présidentiel.

Aucun bilan officiel n'a cependant été offert jusqu'ici. Les nouvelles en provenance de Port-au-Prince demeurent très partielles, puisqu'il est pratiquement impossible d'établir des communications avec Haïti, sinon par voie satellitaire. Les témoignages de première main qui ont pu être livrés jusqu'ici font état de scènes de chaos dans les rues de la capitale, qui seraient jonchées de cadavres.

Selon la Croix-Rouge internationale, ce sont 3 millions de personnes qui ont été touchées par le séisme.

De nombreux édifices se sont écroulés en tout ou en partie, dont certains réputés très solides, comme le palais présidentiel, le parlement, les hôtels Montana et Christopher, une cathédrale et certaines constructions du quartier cossu de Pétionville, où vivent notamment les diplomates. Un hôpital se serait écroulé dans ce quartier. Des personnes en pleurs recherchent des survivants sous les décombres à plusieurs endroits dans la capitale.

Selon le secrétaire d'État français à la Coopération, Alain Joyandet, quelque 200 personnes sont notamment portées disparues sous les décombres de l'hôtel Le Montana, prisé par les touristes. « On dit qu'il y avait 300 personnes dedans et que seulement 100 seraient ressorties, ce qui nous inquiète beaucoup », a-t-il dit.

Cette situation fait craindre le pire pour d'autres quartiers de la capitale, où des bidonvilles ont été construits dans l'anarchie à flanc de montagne.

Une porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU a également fait savoir que le pénitencier de Port-au-Prince s'est effondré et que des prisonniers auraient pris la fuite.
L'équipe de ONU touchée

À l'instar de René Préval, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé un appel à la mobilisation de la communauté internationale. Selon M. Ban, les dommages sont essentiellement limités à la grande région de la capitale.

Le siège social de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et plusieurs autres de ses bâtiments ont aussi été détruits en partie. Selon une porte-parole de l'ONU, de 115 à 200 employés manqueraient toujours à l'appel.

Le président René Préval a déclaré que le chef de la mission de l'ONU, le Tunisien Hedi Annabi, dont on était sans nouvelle depuis le séisme, a été tué. Les autorités de l'ONU refusent cependant de confirmer le décès de Hedi Annabi.

Elles ont par ailleurs établi un nouveau bilan de leurs pertes: 16 employés de l'ONU sont décédés (11 Brésiliens, 3 Jordaniens, 1 Tchadien et 1 Argentin), 56 sont blessés et 7 ont été évacués. Un bilan précédent faisait état de 14 morts.

{{Une secousse suivie de plusieurs répliques}}

Le tremblement de terre s'est produit mardi, peu après 17 h, à une quinzaine de kilomètres des côtes d'Haïti. Selon le US Geological Survey (USGS), l'épicentre de la secousse était situé à environ 15 km à l'ouest de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Sa profondeur n'était que de 8 kilomètres.

D'après un journaliste de l'AFP présent sur place, la secousse très violente a duré plus d'une minute, allant jusqu'à faire sauter les véhicules en pleine rue. Elle a été suivie d'une trentaine de répliques, dont plusieurs d'une magnitude supérieure à 5, selon l'USGS.

Un nuage de poussière a enveloppé la capitale pendant une vingtaine de minutes, a indiqué un entrepreneur employé par l'Agence américaine de développement international au réseau CNN. Un officiel gouvernemental américain en visite a par ailleurs dit avoir vu des maisons glisser dans un ravin.

Selon un porte-parole de l'Institut géologique américain, il s'agit du séisme le plus important jamais enregistré dans la région. Le dernier fort tremblement de terre en Haïti remonte à 1984. Il avait une magnitude de 6,7.

Le tremblement de terre a d'ailleurs été ressenti de l'autre côté de la frontière, en République dominicaine, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti, de même que dans l'île voisine de Cuba.

Un tsunami d'intensité légère a été signalé. Le Centre de surveillance de tsunamis du Pacifique a par la suite levé l'alerte émise plus tôt pour la région.

Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain. Près de 80 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté.

{{Un pays durement touché par les catastrophes}}

Selon une étude de la Banque mondiale publiée en 2006, Haïti est l'un des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles. « Son extrême vulnérabilité face à ces événements résulte de niveaux de pauvreté élevés, d'une infrastructure inadaptée, d'un environnement dégradé et d'une série de gouvernements inefficaces confrontés à de graves problèmes fiscaux », peut-on lire sur le site de l'organisation.

1994: L'ouragan Gordon fait un millier de victimes en Haïti.

1998: Le passage de l'ouragan George tue plus de 200 Haïtiens.

2004: Accompagné d'inondations et de coulées de boue, l'ouragan Jeanne balaie une partie du pays, principalement dans les Gonaïves, dans le nord. Bilan: plus de 3000 morts. Les sinistrés sont 100 fois plus nombreux.

2008: En quelques semaines, les tempêtes tropicales Fay, Gustav, Hanna et Ike frappent le pays, faisant plus de 300 morts et des centaines de milliers de sans-abri. La situation est particulièrement dramatique dans les Gonaïves.

Photo: AFP/Thony Belizaire

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