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POLITICAILLERIES…

POLITICAILLERIES…

S’il y a un poison dans la démocratie, s’il y a un élément qui contribue à crétiniser le citoyen, c’est bien cette catégorie de personnes pompeusement dénommée « commentateur politique ». Cette profession, pour autant qu’elle en soit une, n’a pas toujours été ce qu’elle est, hélas, devenue si l’on songe qu’à l’époque où la presse écrite était reine, l’action politique et ses acteurs étaient analysés, disséqués et critiqués à partir d’éléments sérieux fondés notamment sur une solide connaissance des différentes doctrines politiques. 

C’est l’apparition des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) qui a tout changé. Ces dernières, fondées sur la rapidité de la diffusion de l’information (la chasse au scoop en réalité) n’ont pas de temps à perdre avec des analyses approfondies, ce qui explique le culte de « la petite phrase ». On peut dater l’apparition de cet étrange phénomène : la fin des années 80 du siècle dernier. Avant cela, le discours d’un homme politique était examiné et jugé sur la totalité des propos prononcés par lui. Avec les NTIC, journalistes et commentateurs politiques y choisissent « la petite phrase » censée être « choc » et la servent au grand public, passant pour pertes et profits le reste du discours ! Contaminés par cette dérive, les politiciens se sont mis à déserter les grands discours et à produire eux-mêmes les « petites phrases » dont sont friands commentateurs politiques et grand public. L’apparition de Tweeter et de ses messages à 140 mots n’ont fait qu’aggraver les choses. Certains ont le culot de comparer l’aphorisme au tweet ! Sauf que Tartempion, député-maire, de Trifouillies-les-Oies, n’est pas Socrate ou Nietzsche. Encore moins le Bouddha.

C’est le degré zéro de la politique.

Seconde dérive mieux connue : la « peopolisation » du monde politique. Et cela par qui ? Par les mêmes commentateurs et journalistes qui scrutent comme des « maquerelles » la cravate ou la marque de pantalon d’untel ou le fond de teint d’unetelle comme si cela avait la moindre importance. Il n’y a qu’à voir l’émoi suscité par le costume gris sable de Barack Obama lors de son dernier discours. Au point que personne ne se souvient plus des propos qu’il a tenus ! « La couleur de ce costume a enflammé les réseaux sociaux ! » a-t-on pu lire ici et là sans que personne ne trouve cela affligeant. Sans compter que la vie privée des politiques est sans cesse scrutée à la loupe par les « paparazzi » afin de fournir une presse avide de sensationnel. Si ces photographes ce « makrélaj » travaillaient jadis pour la presse de caniveau et ne gênaient pas le débat public, on a vu les médias sérieux faire appel à eux et même « LE MONDE » s’est cru obligé de gloser sur « le scooter de François Hollande ».

Mais, outre la petite phrase et la peopolisation, ce qui rabaisse le débat politique, c’est le malin plaisir que semblent prendre nos commentateurs politiques et journalistes à disséquer les intentions des différents hommes politiques, surtout à la veille des échéances électorales. On suppute, déduit, calcule, conjecture ou présuppose à partir des amitiés ou inimitiés accointances ou détestations, des uns et des autres comme si c’était là l’important. Comme si la chose politique n’était pas avant tout un débat d’idées et non un conflit de (petits) ego. Certes, il n’est pas question de nier le coefficient personnel dans les relations entre hommes politiques, mais la tâche du commentateur ou du journaliste, pour autant qu’ils prennent au sérieux leur travail, n’est pas de tomber dans ce petit jeu et de conforter les politiques dans leur combines politiciennes, mais de ramener le débat au niveau où il doit se situer : celui des projets politiques des uns et des autres. Ne pas tomber dans ce panneau et aussi pointer du doigt les politiciens qui se complaisent dans ces tractations infantiles qui sont un poison pour la démocratie.

Que tel politicien apprécie ou déteste tel autre, on s’en moque ! Qu’il veuille faire alliance avec X ou Y par complicité affective, parentale, générationnelle ou tout autre motif futile, on n’en a que faire ! Ce qui doit prioritairement intéresser le commentateur politique ou le journaliste, c’est le bien-fondé idéologique des alliances, le fondement politique de ces dernières. Et si ce fondement n’est pas clair et sérieux, leur rôle, en tant que quatrième pouvoir, est de le dire haut et fort.

   Toute autre attitude revient à crétiniser le lecteur, l’auditeur et le téléspectateur…

 

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