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Pour la « défrancisation » de l’Algérie indépendante

Pour la « défrancisation » de l’Algérie indépendante

Le 5 juillet dernier, l’Algérie a célébré son 55ème anniversaire d’indépendance.

Après cinquante-cinq ans d’indépendance, l’Algérie a toujours du mal à se décoloniser. L’annonce de la décision d’Algérie-télécom, la société nationale de télécommunication, de supprimer la langue française des documents officiels a, semble-t-il, suscité une vive polémique dans les réseaux sociaux entre les « pro » et « anti » arabisation.

Mais s’agit-il de politique d’arabisation ou plutôt de…défrancisation ?

Quoi de plus normal pour un pays souverain d’exiger à ses institutions, administrations et services publics d’utiliser la langue nationale du pays. Quoi de plus normal pour les citoyens libres d’un pays souverain d’exiger de leur gouvernement et services publics de communiquer avec eux en langue nationale.

Mais…

Quoi de plus anormal pour un pays souverain d’attendre cinquante-cinq ans pour oser se libérer de la langue du colonisateur…Quoi de plus anormal pour des citoyens libres d’un pays souverain de dénoncer l’utilisation de leur propre langue nationale pour se positionner comme des anti- « arabisation » au profit du français, la langue de l’ancien colonisateur.

Cette situation anormale traduit, en plus du complexe du colonisé des francophiles Algériens, une amnésie totale quant au début de la campagne d’aliénation de notre société par la colonisation française.

Au début, il y avait d’abord la politique de «désarabisation» puis de «francisation» forcée de la société Algérienne.

Pour comprendre ce que fut cette politique de « désarabisation » et par la même de « désislamisation » de notre société appliquée par la France coloniale, je vous invite à lire l’allocution de feu Messaoud Boukadoum à la tribune de l’Assemblée Nationale française le 20 Aout 1947. Lien  où il rappelle d’abord que :

“La langue arabe est le parler naturel de 10 millions d’Algériens. C’est la langue de leur culture, de leur histoire, de leur religion. Les écoles musulmanes où l’enseignement de cette langue est donné, ont été soumises à des formalités rigoureuses.”

Puis, il expose la politique coloniale de désarabisation:

  1. Appropriation des bien Habous dès 1830 ce qui priva mosquées et écoles coraniques de subventions.
  2. Circulaire Michel 1933 pour surveiller les Ouléma suspects « de chercher à atteindre la cause française ».
  3. Arrêté du Conseil d’Etat du 8 août 1935 : assimile la langue arabe à une langue étrangère.
  4. Décret Chautemps du 08 mars 1938 : l’arabe devient langue étrangère et son enseignement est interdit.
  5. Loi du 24 décembre 1940 Obligation d’obtenir l’autorisation du préfet ou du général de division à tout maître musulman voulant prendre la direction d’une école. Les conditions imposées pour l’obtention de ladite autorisation sont assez révélatrices des objectifs de l’administration coloniale : Priver les Algériens de leur identité arabo-musulmane.
    • Ne pas enseigner l’Histoire et la géographie de l’Algérie et du monde arabo-musulman.
    • Ne pas enseigner les versets du Coran en rapport au « Jihad ».
    • Loyauté à l’administration coloniale française.
  6. Arrêté du 12 juillet 1945 imposant aux maîtres d’écoles arabes la connaissance obligatoire du français. Nouvelle mesure pour interdire l’enseignement de l’arabe.

Pour les anti-arabisation de l’Algérie, rappelons que si les Algériens n’étaient pas totalement arabisés, la France n’aurait pas eu besoin de les « désarabiser ».

Tout comme la France coloniale a mené une politique méthodique de «désarabisation» en déclarant l’arabe une langue étrangère en terre Algérienne dans le but d’aliéner notre peuple et le soumettre à la colonisation de ses terres et de son esprit ; l’Algérie postcoloniale  ne recouvrera sa souveraineté effective que lorsqu’elle mènera une politique méthodique de «défrancisation» afin de décoloniser sa langue, ses institutions, administrations et services publics et déclarer le français une langue étrangère en terre Algérienne.

 


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