Les assimilationnistes de Gauche du parti d’Aimé Césaire (qui doit se retourner dans sa tombe) viennent donc d’abattre leurs cartes suite à la décision du président Sarkozy d’organiser 2 consultations différentes en janvier prochain : l’une le 17 janvier sur l’article 74 ; l’autre le 24 du même mois sur la création d’une assemblée unique. Ces messieurs de l’Ancien Réservoir de Trénelle appellent donc à voter « NON » à la première consultation et « OUI » à la deuxième, étrange gymnastique politique dont les conséquences sont potentiellement dangereuses pour notre pays.
Pourquoi ?
D’abord parce que cela fait plus de 50 ans que le PPM réclame l’autonomie, or au moment où il a une possibilité qu’enfin la porte s’ouvre (article 74), voilà qu’ils choisissent de faire machine arrière, de battre en retraite comme des crabes-touloulou en proposant une « expérimentation de 6 ans » ! Ce serait risible, voir grotesque, si l’avenir de tout un peuple n’était pas en jeu.
Ensuite, en incitant les Martiniquais à voter « NON » à l’autonomie immédiate, ils prennent le risque de diaboliser ce statut dans l’esprit de Ti Sonson. Désormais, l’Autonomie remplacera dans sa tête l’épouvantail que fut longtemps l’indépendance. Déjà, le PPM fait alliance (voir l’élection municipale de Rivière-Salée) avec la Droite la plus réactionnaire, en utilisant l’argument malhonnête de la peur de l’inconnu et du largage. De fait, entre l’article 73 réclamé par la Droite et l’article 73 constitutionnalisé réclamé par le PPM, il n’y a que l’épaisseur d’une feuille de papier.
Enfin, faire croire que des centaines de députés et sénateurs hexagonaux se déplaceront jusqu’à Versailles afin de tenir congrès juste pour inscrire l’autonomie martiniquaise dans la constitution française relève de la manipulation pure et simple d’une opinion martiniquaise plutôt mal informée sur les possibilités de modification constitutionnelles. Sans compter que si par extraordinaire l’autonomie à la sauce Biancarelli-Letchimy en venait à être inscrite dans le marbre de ladite constitution, cela reviendrait à bloquer définitivement la porte à toute autre forme d’émancipation pour le peuple martiniquais.
Cela reviendrait à faire de l’autonomie un statut définitif.
Est-ce bien ce qu’Aimé Césaire avait à l’esprit ? Il est permis d’en douter…
Commentaires