La ville de Nantes a délivré, ce mercredi 10 mars, un livret de famille bilingue français-breton. Une première en Loire-Atlantique.
Kêr Naoned, Levrig familh… Ce « livret de famille » bilingue français-breton de la « ville de Nantes » a été signé, ce mercredi 10 mars, à la mairie. Le document, premier du genre en Loire-Atlantique, a été remis à Tifenn Merien et Brendan Guillouzic-Gouret, parents de la petite Lupita, 1 an.
Un « symbole fort » pour ce couple bretonnant, qui s’est rencontré dans le réseau Diwan. Brendan, documentaliste de 35 ans, né à Nantes, a appris la langue dans une école Diwan de sa ville natale, avant de « devoir partir en internat à Brest, dès la 6e, pour poursuivre des études en breton ». Tifenn, d’origine brestoise, est aujourd’hui enseignante bilingue à Guérande.
Les parents ont bien l’intention de transmettre cette culture à leur fille qui, elle, n’aura pas besoin de s’exiler dans le Finistère pour étudier jusqu’au bac. Les institutions de Loire-Atlantique ont évolué sur la question bretonne, depuis l’enfance de Brendan…
À Nantes, elles ont même pris un coup d’accélérateur depuis les municipales de juin 2020, avec la nouvelle alliance « sociale-écologiste », poussant la maire PS de Nantes Johanna Rolland à hisser le drapeau breton devant l’Hôtel de ville. Et à délivrer ce document d’état-civil bilingue, comme cela se pratique déjà à Rennes ou à Carhaix. « On pourra aussi, désormais, proposer des cérémonies de mariage bilingues », annonce Florian Le Teuff, nouvel adjoint aux Enjeux bretons.
Elhadi Azzi, le conseiller municipal en charge de l’état-civil souligne que, si l’acte officiel reste le livret 100 % français (également remis à Tifenn et Brendan), « ce document bilingue s’inscrit dans le cadre de la charte européenne de développement des cultures régionales. » Il glisse, tout sourire : « C’est le premier jour, et j’ai déjà reçu deux autres demandes de familles. »
François CHRÉTIEN.