Ce mois de décembre a démontré fort heureusement l'exact contraire ! Défiant les interdits gubernatoriaux (pardon, préfectoraux), de dignes descendants de l'Insurrection du Sud de 1870 sont descendus dans les rues de la ville du Lamentin où ils ont organisé un "vidé" de carnaval, vêtus pour certains en diables rouges, d'autres en Père Noël et même, pour d'autres encore brandissant le désormais célèbre drapeau rouge-vert-noir. Faisant bien évidemment fi de la non moins scélérate distanciation sociale et des gestes-barrière ! Le Pouvoir colonial, tétanisé par tant d'audace, n'a pas levé le petit doigt ou, plus exactement, n'a pas sorti ses habituels "boutou" (matraques) et autres gaz qui font mouiller les globes oculaires.
N'en restant pas là, cette révolte anticoloniale s'est propagée jusqu'à l'extrême-sud de l'île, sur la célèbre plage des Salines, où ont été organisées des bamboches que le Pouvoir colonial s'est empressé de qualifier comme à son habitude de chienlit (terme d'ailleurs parfaitement inconnu de ces autochtones qui préfèrent dire vakabonnajri dans leur dialecte local). Là aussi, les forces du désordre que sont police et gendarmerie coloniales n'ont pu que constater les faits et se lamenter sur l'inconscience des participants.
Tout cela présage du fait que le carnaval aura bien lieu en dépit du Niet du gouverneur et du maire de Foyal lesquels d'ailleurs ne pourront plus s'opposer désormais à aucune révolution festive. Quant à cette saloperie de chlordé-machin, qui a empoisonné l'île, elle n'a qu'à bien se tenir ! Ces différentes mobilisations sont le signe qu'elle sera férocement combattue depuis que cette année, des activistes-déboulonneurs ont subitement découvert son existence laquelle a pourtant été dénoncée depuis...30 ans, notamment par un certain Pierre Davidas et nombre d'écologistes. Les refrains sont déjà prêts dont le plus révolutionnaire : Bo fè-a ! Bo fè-a ! Yo pété bonda klowdékòn !
Comme dit notre cher Ti Sonson :
Hasta la bambocha siempre !