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Risibles guéguerres martinico-guadeloupéennes

Risibles guéguerres martinico-guadeloupéennes

   Sur les réseaux sociaux circule une photo (la première de celle qui illustre cet article) annonçant que l'ARS (Agence Régionale de Santé) de la Guadeloupe aura un nouveau directeur. Son nom est indiqué avec la mention "martiniquais d'origine".

   On ne voit pas très bien ce que vient faire là l'origine de ce futur directeur puisque celle de directeurs qui l'ont précédé n'est jamais mentionnée par quiconque. Certes, on dira "Zorey", "Métro" ou "Français", mais pas "d'origine lilloise, bretonne, bourguignonne ou marseillaise". Cela revient à c'est se payer de mots car jusqu'à preuve du contraire, les Antilles sont juridiquement françaises et l'on ne sache pas que leurs populations aient jamais massivement élus des maires, conseillers régionaux ou territoriaux, députés ou sénateurs indépendantistes. Ce n'a jamais été le cas en Guadeloupe et si la Martinique a pu se targuer un temps d'avoir 3 maires indépendantistes, c'était sur... 34 communes. On est donc loin, très loin du compte ! Et si également des indépendantistes ont pu, encore en Martinique, élire une assemblée régionale, puis territoriale, dirigée par des indépendantistes, il faut se garder d'oublier que ce fut à chaque fois au sein de coalitions comportant des autonomistes et des écologistes qui n'ont jamais eu comme programme électoral de réclamer la scission avec la France. Sinon, les Martiniquais n'ont jamais élu 4 députés et 2 sénateurs indépendantistes, seuls à même, le moment venu, de discuter d'un éventuel changement de statut avec l'Etat français.

   Il faut donc que les Antillais cessent de se payer de mots !

   En 2010, les Martiniquais ont rejeté à près de 80% un petit début de commencement d'autonomie, une poussière d'autonomie, actant ainsi qu'ils préféraient demeurer "dans les bras de Manman la France" et quand en 2009, Nicolas Sarkory, puis en 2021, Sébastien Lecornu, ont prononcé le mot "AUTONOMIE", se disant ouverts à une discussion sur le sujet, aucun élu antillais n'a saisi la balle au bond. A commencer par ceux (le PPM) qui prônent l'autonomie depuis bientôt...75 ans !!! En clair, nous ne savons pas ce que nous voulons ou, autre explication, Compères Lapin, nous voulons le beurre, l'argent du beurre et l'arrière-train de la fermière en prime. 

   Mentionner l'origine du nouveau directeur de l'ARS-Guadeloupe fait donc partie de ce petit jeu malsain qui entretient à plaisir la risible guéguerre entre Martiniquais et Guadeloupéens. Deux autres exemples viennent alors à l'esprit : la grève qui, il y a trois décennies déjà, avait empêché la nomination au CHU de Pointe-à-Pitre d'un cadre administratif martiniquais qui pourtant avait réussi un concours national.  Plus près de nous, l'écoeurante émission d'une télé privée martiniquaise appelé Kay doktè qui passe son temps depuis des années à faire passer les Guadeloupéens pour des imbéciles, cela sans susciter la moindre réaction d'indignation des Martiniquais, notamment des politiques et des intellectuels. Télé qui continue imperturbablement à être subventionnée par l'ex-Conseil régional, et aujourd'hui, par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique).

   Conclusion de cette affligeante guéguerre : nous continuons à faire vivre le vieil adage du temps des colonies qui parle des "Messieurs de la Martinique et des bonnes gens de la Guadeloupe". Adage inventé par les colonialistes de l'époque qui n'a pour seul but que de nous diviser alors que nous devrions faire front commun face au pouvoir français. Il est, d'ailleurs, à noter que les Békés martiniquais ont sciemment joué là-dessus en nommant des années durant des cadres ou des responsables martiniquais de couleur à la tête de leurs entreprises installées en Guadeloupe. Du coup, face aux employés et aux syndicats guadeloupéens en lutte contre l'exploitation capitaliste, c'était le plus souvent des Nègres ou des Mulâtres martiniquais auxquels ils avaient à faire. Jamais au vrai patron à savoir le propriétaire béké !

   Il et temps, grand temps, de sortir de cette guéguerre à la fois imbécile et mortifère pour nos deux îles. Il est temps aussi d'arrêter de répéter et de nous plaindre d'être des "Français entièrement à part" et, en même temps, exiger des lois d'exception lorsqu'on veut nous appliquer le droit commun. D'ailleurs, si l'Etat français avait décidé de ne pas faire vacciner ses "Ultramarins", comme il aime à dire, il y a tout lieu de croire que nous aurions rué dans les brancards, jugeant qu'il se serait agi là d'une décision "colonialiste".

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