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#sciencesporcs, une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles, cette fois dans les IEP

#sciencesporcs, une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles, cette fois dans les IEP

Les établissements Sciences Po font face à de multiples procédures : une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble, et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg.

Une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles vient d’émerger sur les réseaux sociaux. Elle concerne cette fois les Instituts d’études politiques (IEP), plus communément appelés Sciences Po. Plusieurs responsables politiques, dont la ministre chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, ont apporté, mardi 9 février, leur soutien aux étudiantes qui prennent la parole. Une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg.

Ces derniers jours, les messages de femmes se disant victimes ou témoins de comportements sexistes et de violences sexuelles, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France se sont multipliés avec le mot-clé #sciencesporcs. Ces témoignages reprochent aux directions de ces établissements, qui forment notamment l’élite de la fonction publique, leur silence et l’impunité dont bénéficieraient les auteurs de ces actes, étudiants ou professeurs.

« Plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #sciencesporcs », a tweeté mardi Marlène Schiappa, en invitant les victimes à « signaler ces crimes » sur la plate-forme du gouvernement contre les violences sexistes et sexuelles (arretonslesviolences.gouv.fr).

« A toutes les victimes. On vous lit. On vous écoute. On vous croit. Force et honneur à vous », a posté sur Twitter la députée La France insoumise de Paris Danièle Obono. « Courage à vous. On vous croit. On vous respecte. Et nous sommes là pour accompagner aussi si besoin », a tweeté Sandrine Rousseau, candidate écologiste déclarée à la présidentielle de 2022 et vice-présidente de l’université de Lille.

« Nous vous croyons. Vous n’y êtes pour rien. Vous êtes courageuses et courageux. Nous sommes à vos côtés. #sciencesporcs », a renchéri Caroline de Haas, cofondatrice du collectif féministe #noustoutes, sur le même réseau social.

Enquête ouverte pour viol à Toulouse

La mobilisation est notamment partie de Sciences Po Bordeaux, où une page Facebook d’étudiants a rassemblé, depuis la fin de janvier, près de 150 témoignages dénonçant des violences sexistes et sexuelles, y compris des viols, conduisant la direction de l’école à annoncer la mise en place d’un groupe de travail pour mieux les prévenir, selon les médias locaux.

De nombreux récits similaires concernant d’autres IEP de France ont depuis afflué sur les réseaux sociaux. Une enquête préliminaire a d’ailleurs été ouverte après une plainte pour viol d’une étudiante de Sciences Po Toulouse, a rapporté mardi le procureur Dominique Alzeari.

« La victime des agissements diffusés sur les réseaux sociaux (…) a formalisé une plainte reçue au commissariat de Toulouse à la date du 6 février 2021 », a ajouté le magistrat, qui a « immédiatement fait diligenter une enquête préliminaire, confiée à la brigade de la famille et des mineurs » de Toulouse. Les faits remonteraient à 2018. « A ce stade, il est prématuré d’avancer (…) que d’autres faits similaires en lien avec cette affaire auraient pu être portés à ma connaissance et à celle des enquêteurs, qui vont s’attacher sans délai à finaliser leurs investigations », a-t-il conclu.

A Grenoble, le procureur Eric Vaillant a pour sa part dit avoir reçu « deux signalements d’agression sexuelle par la direction de Sciences Po Grenoble les 25 janvier et 8 février ». Des enquêtes ont été immédiatement ouvertes.

« Nous ne nions pas ces agissements, mais bien souvent nous ne les connaissons pas », a de son côté dit Jean-Philippe Heurtin, directeur de l’IEP de Strasbourg. Depuis la rentrée, deux cas ont été portés à sa connaissance. Dans le premier, après enquête interne, « il s’est avéré qu’il n’y avait pas matière à une qualification de violences sexistes ou sexuelles. Le deuxième cas a occasionné un signalement au procureur pour des faits qui pourraient s’apparenter à un crime », a-t-il ajouté.

Cette mobilisation intervient quelques semaines après la démission d’Olivier Duhamel de la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSPF, qui chapeaute l’IEP de Paris), accusé d’inceste sur son beau-fils. M. Duhamel n’a fait aucun commentaire sur ces accusations.

Lire la tribune : Après l’affaire Olivier Duhamel, « l’omerta sur l’inceste pourrait bien se briser »

Le hashtag #sciencesporcs s’inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, accusé de multiples viols, et qui a favorisé une libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles dans de nombreux pays.


Le Monde avec AFP

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