Nous vivons une période terrible. Jamais dans l’époque contemporaine toute la planète n’a eu à faire face à une telle pandémie avec un virus si contagieux.
Dans ce cadre, la seule bonne nouvelle est que le taux de mortalité de ce virus serit faible, aux alentours de 3%. Autrement dit, on peut soigner les personnes atteintes du virus avec de grandes chances de guérison.
Mais le niveau de contagion est tel que le caractère massif du nombre de malades rend difficile voire impossible la prise en charge de tous les malades.
D’où deux réponses indispensables.
D’une part organiser le confinement car ainsi le nombre de personnes touchées pourrait être « lissé » dans le temps ;
D’autre part donner aux médecins et aux hôpitaux les moyens, qu’ils ne cessaient de réclamer depuis des années.
Telle est la réalité.
Il faut donc se confiner car en l’état il n’y a pas d’autres réponses responsables et citoyennes.
Certes, on pourra après prendre le temps de critiquer et s’étonner de maintes choses.
Il est évident que le gouvernement français a tardé à comprendre l’ampleur de l’épidémie. Son premier réflexe a été de s’occuper du sort de l’économie et non de la santé des citoyens.
Ceci explique les ordres erratiques : ainsi le jeudi 12 mars, Macron annonce qu’il ferme les écoles mais maintient les élections. Le lendemain son premier ministre annonce qu’il faut fermer les bars et les restaurants mais quand même aller voter ! Le lundi 16 mars, le président annonce que le pays est en guerre mais ne prononce pas le mot de « confinement ». Puis le ministre de l’intérieur précise enfin les choses qui sont confirmés le lendemain par le premier ministre.
Que de temps perdu !
Combien de violations des règles de « distanciation sociale » le jour et surtout le soir du premier tour !
Macron avait rendez vous avec l’Histoire et il l’a piteusement raté.
Quelle irresponsabilité, surtout de la part de dirigeants qui ont critiqué les chinois et se sont moqués des italiens dans leurs luttes titanesques contre le virus.
La réalité est aussi, qu’en France tous les professionnels dénonce le manque de tests, le manque de masques, le manque de gants, l’insuffisance des respirateurs, le manque de salles de réanimation, etc…. !
Alors pour tenter de camoufler ces manques, on prétend qu’on a une tactique « française » particulière (la France a fait dix fois moins de tests de dépistage qu’en Corée) ne prévoyant pas de tests ou alors on soutient que finalement les masques ne sont pas utiles !
Entendre Macron annoncer le déblocage de 5 milliards d’euros pour la recherche après avoir mis à genoux le CNRS : c’est un peu tard !
Glorifier le personnel des hôpitaux, parfait mais après avoir refusé d’entendre leurs revendications depuis 2 ans !
Buzyn a bien (avec retard !) raison. Nous sommes en pleine mascarade.
Ce n’est pas en menaçant avec des policiers ou gendarmes (non protégés d’ailleurs) qu’on résoudra le problème des manquements de ce pouvoir.
En Martinique, on a encore plus patiné. Sans les manifestations du 29 février, l’ARS n’aurait pas annoncé le lundi suivant la mise en place de contrôles pour le jeudi (quatre jours perdus qui vont permettre l’arrivée le mercredi des deux premiers infectés). Moi-même je suis rentré des USA le vendredi 6 mars sans qu’une seule question ne me soit posée ou que je sois soumis à un seul contrôle.
On s’est moqué de nous. Il n’y a eu aucun contrôle sérieux. Préfet et ARS ont laissé entrer le virus en Martinique ! Peu de doute qu’il serait quand même arrivé mais il est clair que nous avons été mal protégés !
Chez nous, jusqu’au premier discours de Macron, nous étions en phase 1. Mais, en trois jours, nous avons basculé en phase 3 sans aucune explication sérieuse.
Le traitement des 800 croisiéristes envoyés chez eux pour un auto-confinement démontre le niveau le plus important d’irresponsabilité qu’on ait pu connaître, ceci manifestement pour des raisons d’économies. Il aurait fallu les mettre en quatorzaine avec tests de dépistage pour eux-mêmes et pour nous autres !
L’absence de protection des salariés devant travailler dans les commerces essentiels ou non est un autre scandale.
On vit cette situation paradoxale où les propriétaires de super et hypermarchés (dont aucun n’a baissé sa marge bénéficiaire) se remplissent les poches sur le dos de la maladie.
Cette société marche sur la tête.
Confinons-nous. Réfléchissons. Nous aurons tout le temps de demander des comptes à ceux qui nous gouvernent.
Raphaël CONSTANT
Avocat et militant confiné !
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