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SEGOLENE SANS RIRE...

SEGOLENE SANS RIRE...

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable, en visite à la Martinique, a donc consacré sans rire celle-ci « île durable » selon le slogan de la Région Martinique. Les dirigeants du PPM, Serge Letchimy en tête, ont donc paradé en divers lieux à ses côtés,  tout sourires, dispensant des paroles lénifiantes et distribuant des promesses en-veux-tu-en-voilà.

A entendre tout ce beau monde la Martinique venait d’entamer avec brio sa « transition énergétique » ! Sauf que personne__et surtout pas les journalistes__n’a mis un bémol à tant d’enthousiasme en rappelant un fait d’une banalité criante : la Martinique est le plus mauvais élève des DOM en matière d’énergies renouvelables. En effet, elle est à 97% dépendante du pétrole contre 75% pour la Guadeloupe et 40% pour la Réunion. Vraiment pas de quoi pavoiser !

   Alors bien sûr, tout ce beau monde à mis en avant le projet extraordinairement innovant d’ETM (Energie Thermique des Mers) qui consiste à fabriquer de l’énergie à partir de la différence de température entre la surface de la mer et les couches plus profondes (1.000 mètres environ), projet qui sera mis en place à Bellefontaine. Sauf que si cette idée depuis longtemps (depuis le XIXe siècle), la technologie pour la mettre en oeuvre, elle, n’a jamais été testée autrement qu’en laboratoire, ce qui fait que la Martinique servira de terrain d’expérimentation. « Premier pays du monde à la mettre en œuvre » a claironné Ségo aussitôt reprise en chœur par ses godillots locaux. Ce sont les Réunionnais qui vont être contents ! L’idée d’installer une structure ETM chez eux date de…2007 et était portée par le Conseil régional de l’époque. Un changement de majorité a enterré l’idée et les différentes études de faisabilité qui avaient été entreprises. Pour quelles raisons ? Mystère et boule de gomme.

   En tout cas, l’ETM soulève deux gros problèmes :

   . le côté novateur d’une technologie n’est pas forcément gage de réussite. Il n’y a qu’à prendre le cas de l’avion supersonique Concorde qui permettait de rallier l’Europe à New-York en 2h30 de vol au lieu du double sur les gros porteurs habituels. Incontestable exploit technologique, le Concorde s’est finalement crashé au double sens du terme. D’abord parce que les coups d’exploitation et notamment du carburant utilisé étaient si élevés que les billets furent rapidement hors de prix ; ensuite, parce qu’un avion aussi sophistiqué exigeait une maintenance de tous les instants, ce qui n’est évidemment pas tenable. L’ETM sera-t-il un nouveau Concorde ? Pour l’intérêt supérieur de la Martinique, reste à espérer que non, mais…D’autant que seules les zones intertropicales peuvent en bénéficier à cause de la différence entre eaux marines de surface (25° en moyenne) et eaux marines profondes (5° à 1.000 mètres de profondeur) et pas les mers « froides ». Ce qui explique que l’Europe et l’Amérique du Nord ne se sont guère intéressées à développer cette forme d’énergie réputée non polluante…

   . le coût du kilowatt/heure de l’énergie produite grâce à l’ETM n’a toujours pas été chiffrée de manière précise et ses concepteurs sont jusqu’à la date d’aujourd’hui incapables d’avancer le moindre chiffre un tant soit peu crédible. Et s’il s’avérait que le kilowatt/heure de l’ETM s’avérait deux fois, dix fois, cinquante fois plus cher que celui d’une centrale thermique classique ? Que ferions-nous alors de ce joli joujou technologique financièrement insupportable ? Là encore, pour l’intérêt supérieur de la Martinique, espérons que non, mais…

   En réalité, le PPM est déjà en campagne pour l’élection de la Collectivité de Martinique d’autant que les élections seront sûrement avancées, remontant de décembre à juin, au plus tard à septembre 2015. Le bal des ministres socialistes dans notre île ne fait donc que commencer, Ségolène y ayant dansé les premières biguines.

   Qui déjà avait écrit qu’il fallait que nous cessions « de danser au carnaval des autres ? »…

 

 

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