Parmi les nombreuses leçons à tirer de ce premier tour des élections de la Collectivité Territoriale de MARTINIQUE (CTM), on notera la sévère déculottée qu'ont subi dans leurs communes respectives les maires "zannzoleurs" et opportunistes de Ducos et du Diamant qui ont cru bon céder aux sirènes de Serge Letchimy et d'EPMN. Le peuple a donné à ces élus sans morale une véritable leçon de dignité et de courage politique, leur signifiant au passage qu'il n'y a pas d'électorat captif. Ce n'est pas parce qu'on a voté une fois pour élire X que ce dernier doit oublier qu'il est sur un siège éjectable et que c'est l'électeur et donc le citoyen qui a, et qui aura, toujours le dernier mot.
Qu'on en juge :
DUCOS : Gran Sanblé 1962 voix/EPMN 1751 voix.
DIAMANT : Gran Sanblé 813 voix/EPMN 615 voix.
Les Ducossais et les Diamantinois ont ainsi fait preuve de maturité politique en démontrant qu'ils ne confondaient pas toutes les élections et qu'ils avaient parfaitement compris que l'élection de la CTM est trop importante et trop particulière pour être assimilée à un scrutin communal. Ils ont compris que c'est l'avenir, le destin même de la Martinique qui était en jeu et qu'ils devaient tenir compte d'autres paramètres quant à leur vote que la proximité ou la sympathie personnelle pour X ou Y. Ils ont surtout fait confiance à deux hommes d'expérience que sont Alfred MARIE-JEANNE et Claude LISE dont beaucoup prétendaient que c'était le combat de trop. Qu'ils étaient trop vieux, usés même et qu'il était temps pour eux de chercher une place dans un EPAD.
Le résultat de la commune de Ducos n'était pas l'un des moins attendu. Son maire, Charles-André MENCE, avait honteusement basculé dans le camp EPMN après avoir paradé dans un meeting du "GRAN SANBLE" aux côtés d'AMJ et de Claude LISE. Il avait poussé le bouchon jusqu'à pactiser avec son principal adversaire, MARIE-SAINTE, qu'il avait pourtant fait condamner en justice pour une affaire de fausses inscriptions sur les listes électorales. Les Ducossais lui ont signifié son insignifiance en votant massivement pour Jean-Philippe NILOR, candidat du "GRAN SANBLE". Le Roi est nu (pour autant qu'il ait jamais été roi) et en bon créole, ça se dit : "bonda'y bis ni".
Ensuite, tous les observateurs avaient les yeux rivés sur la commune du Diamant où le rocambolesque avait atteint son comble une dizaine de jours avant le scrutin. Chacun se souvient, en effet, de l'épisode où Gilbert EUSTACHE, le maire, avait réuni les membres de son mouvement local pour leur annoncer qu'il avait rejoint les rangs d'EPMN, lui qui, tout comme le maire de DUCOS, avait pris la parole au cours d'un meeting du "GRAN SANBLE". Lesdits membres n'avaient pas du tout pris la blague et l'avaient hué au point qu'il avait dû être exfiltré de la réunion. Et son mouvement d'annoncer publiquement qu'il soutenait le "GRAN SANBLE" et personne d'autre. Point d'orgue : l'opposante municipale d'EUSTACHE, la conseillère régionale PPM, Yvette GALOT, n'avait pas du tout pris la blague non plus et avait appelé à voter contre...EPMN !!! Eh bien, comme à Ducos, les électeurs diamantinois ont infligé une véritable correction à Gilbert EUSTACHE.
Nul ne saurait préjuger du second tour des élections et qui sait, peut-être que les électeurs peuvent se déjuger, mais ce premier tour demeurera comme un moment fort dans l'histoire politique martiniquaise : des électeurs auront signifié avec éclat, dans deux communes au moins, au maire de leur commune qu'ils n'étaient pas des moutons, des bénis-oui-oui, qu'ils conservaient leur faculté de jugement et que personne ne leur ferait prendre "koko pou zabriko"...
Commentaires