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« Simon KIMBANGU, la voix du peuple opprimé » de Serge DIANTANTU (Bande dessinée)

Marie-Noëlle RECOQUE DESFONTAINES
« Simon KIMBANGU,  la voix du peuple opprimé » de Serge DIANTANTU (Bande dessinée)

Né en République Démocratique du Congo, Serge DIANTANTU est l’auteur de bandes dessinées.  Dans des albums aux couleurs chaudes, il adopte un style graphique qu’il qualifie de « mindelô », autrement dit un mélange de lignes droites et courbes emprunté à l’esthétique des masques africains. Il nous raconte l’histoire de Simon KIMBANGU. Congolais, opposant non violent à l’occupation coloniale de son pays par les Belges, chrétien charismatique jugé subversif par les Eglises européennes, Simon KIMBANGU a du vivre accroupi dans une cellule pendant 30 longues années jusqu’à sa mort. Il est le fondateur d’une religion prophétique afro-chrétienne, le kimbanguisme.

 

L’histoire commence à la fin du XIXe siècle. En 1884, la Conférence de Berlin octroie le Congo au Roi Léopold II. Le 12 septembre 1887 naît Simon Kimbangu au village de N’kamba (aujourd’hui ville sainte). Il est élevé dans une mission protestante et devient un fervent chrétien. Le 4 juillet 1915, il  épouse Mwilu Marie Kiawanga, ils auront trois fils. Pour nourrir sa famille, il va en ville et travaille aux Huileries du Congo Belge. Il y subit brimades et humiliations et prend conscience des exactions dont les Africains sont victimes pour l’enrichissement de la Belgique alors que les Européens sont bien loin de mettre en pratique la parole de Dieu.

 

Peu à peu, il prend de la distance avec l’église protestante aux ordres du pays colonisateur et gagne en charisme auprès des siens. Il prêche en même temps que la foi en Jésus, la résistance au colonialisme car l’égalité des races lui semble une évidence. Pour lui « si Dieu écoute les Blancs, il n’y a pas de raison pour qu’il n’écoute pas les Noirs. »

 

Simon Kimbangu revisite les textes bibliques à la lumière des conceptions spirituelles africaines et touche ainsi de plus en plus de Congolais auxquels il rend espoir et dignité. Lors d’un prêche, en  septembre 1921, Simon prononce ces paroles : « …aujourd’hui, nous sommes encore persécutés, mais au temps fixé par le Seigneur, les Blancs deviendront des Noirs et les Noirs des Blancs ; c’est-à-dire que nous assumerons les fonctions que ceux-ci exercent encore chez nous aujourd’hui, tandis qu’ils se verront contraints de se soumettre à nos décisions. Nous serons les maîtres chez nous comme ils le sont chez eux. » Mais le chrétien ajoute : « En dépit des persécutions qu’ils nous font subir, nous avons l’obligation de les aimer, de ne pas les haïr car cela serait contraire à l’Evangile. »

 

Les autorités coloniales voient rouge. Ce Simon Kimbangu non seulement marche sur les plates-bandes des missionnaires acquis à la cause coloniale mais en plus il conteste la supériorité des Européens sur les Africains. Pour eux, c’en est trop. Simon est arrêté le 3 octobre 1921. Sa condamnation à mort est commuée en réclusion à perpétuité. Ses disciples se révoltent et les colons belges opèrent une répression brutale, assortie de déportations.

 

En 1951, le 12 octobre, Simon KIMBANGU meurt au terme de trente ans d’une vie carcérale abjecte. Le kimbanguisme alors est une église condamnée à la clandestinité. Ses adeptes persécutés, choisissent pour donner le change de rester officiellement membres des églises catholique et protestante.

 

En 1959, une loi du pays colonisateur abolit le décret de répression du kimbanguisme, ses adeptes créent alors leur propre religion, une église chrétienne, dissidente et africaine, le kimbanguisme.

 

Marie-Noëlle RECOQUE DESFONTAINES

 

*Serge DIANTANTU publie des bandes dessinées consacrées aux hommes et femmes noires notoires ou encore dédiées  à la mémoire de l’esclavage. Son dernier ouvrage présente les  ancêtres « vaillants résistants » des Antilles.

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