{{Textes et Paroles de 22 mé}}
{{extraits de textes du cahier de G. Braque et paroles de nous tous}}
{{Une voix}}
Nous n'aurons jamais de repos car le présent est perpétuel
quand le cyclone tient son oeil au-dessus des volcans et que ton cœur, démonté,
prend la descente déhanchée d'un tambour jusqu'au premier cri
perdu,
moi je dis , LIBERTE
{{deuxième voix}}
la liberté n'est pas accessible à tout le monde pour beaucoup elle se place entre la défense et la permission
Car la liberté se prend mais ne se donne pas
{{troisième voix}}
la liberté pour le commun, c'est le libre exercice des habitudes pour nous , c'est franchir le permis la liberté est tout un Art et l'Art est fait pour troubler
{{Autre voix}}
Je vous dis, oui : nous parlerons nos langues dans l'archipel des songes, toujours plus loin que la Parole. Aux abords extrêmes de se taire car c'est ta langue qui te mène sur les traces de ta mémoire recommencée . Elles ressassent l'enfoui des mornes jouant et déjouant l'accomplissement de la lumière .Et puis ta bouche laisse jaillir des mots et des paroles
{{Autre voix}}
Et chaque jour errance sur tes rives , mouvance sur tes flots paroles à paroles de mer
et psalmodie du verbe en cotonnade
« Ils sont venus comme étrangers puis ils sont restés comme Noirs »
Mais , dis-leur
Dis-leur que le Dahomey est toujours un pot de miel
Qu'ici, fleurissent le courage et le souvenir des souverains qui
remontaient
la rivière sacrée de l'Ouémé
{{Autre voix}}
Oui !
j'me souviens , j'me souviens
et j'entends le rire cristallin des amazones du roi !
Elles étaient magnifiques , vieilles ou jeunes , avec leurs courtes jupes
de rafia et leurs coiffes en coton blanc ornées de caïmans bleus
Le griot a loué la grandeur du royaume perdu
la splendeur des grands rois de la dynastie Fons
{{Autre voix}}
Et depuis ?
Depuis , je t'ai vu creuser des mines d'or
nègre sans terre. Je t'ai vu extraire de gros diamants de la terre , nègre sans terre
Et comme si tu extrayais de la terre des morceaux de ton corps , je t'ai vu
extraire du charbon de la terre et toujours ta sueur qui ne cesse de
tomber sur la terre
Ton antique sueur, et toujours ta nouvelle sueur lorsque tu auras quitté la terre
alors seulement la terre sera tienne !
{{Autre voix}}
Moi , Je connais un pays !
un pays placé sur la trajectoire même du soleil .
Originaire de la nuit et placé dans un archipel invraisemblable
de sucre et d'alcool
Un pays léger, tout simplement léger
Comme l'aile d'une chauve-souris
planant sur la brise
Comme la trace du baiser des jeunes filles
avec plus de quatre cent millions sommes de vie
et des cordillières cardinales
et une immense baie et une autre immense baie
et trois péninsules avec des ailes adjacentes
et un étonnement de rivières verticales
et terre sous les arbres et terre sur les flancs des mornes
Et terre depuis le chant des coqs
Et terre sous le galop des chevaux
Cette terre , je la connais c'est la mienne !
{{Autre voix}}
Si quelqu'un veut savoir qu'elle est ma patrie
Qu'il ne la cherche pas
Qu'il ne s'en enquière pas
Qu'il suive la trace , goutte à goutte , sur la carte
et son image sensuelle et imparfaite
apparaîtra comme une évidence
{{Autre voix}}
Et qu'il ne demande pas si elle vient de la rosée
ou si elle a des spirales dans les pierres
ou si elle a un goût d'outremer
ou si le climat est parfumé d'effluves printanières
Non , qu'il ne la cherche pas !
Qu'il n'écarquille pas les yeux devant sa beauté
Non , qu'il ne la cherche pas
{{Autre voix}}
Si quelqu'un veut savoir qu'elle est ma patrie
Qu'il ne demande pas de ses nouvelles
Qu'il ne s'enquière pas si elle a des bois ,
et des salines
Qu'il ne la cherche plus
Qu'il suive sa trace goutte à goutte dans la brise ou l'ombre se présente
le temps châtie et désarçonne
qu'il ne la cherche plus
qu'il ne demande pas pour elle
Son propre sang, son orbite aimée
son éclat de présence instantanée
ses funérailles de rires et de sourires
son étable d'épaules indirectes
son poing de silence dans chaque bouche
ses borborygmes de rage dans chaque rictus
ses pieds nus sur le chemin
sa sinistre figure de femme obligée d'accoucher
une patrie moderne
Non, qu'il ne la cherche pas
car il faudrait se battre pour elle
{{Autre voix}}
En vérité , je vous le dis
Nous n'aurons jamais de repos car le présent est perpétuel
Penser et raisonner font deux car écrire n'est pas décrire
{{ {Nady Nelzy} }}