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« TOUS CREOLES ! »…DISENT-ILS

Par Jean-Laurent Alcide
« TOUS CREOLES ! »…DISENT-ILS

Une nouvelle association est née, nous apprend la presse, le 22 mai dernier, jour de la célébration de ce que certains appellent « l’abolition de l’esclavage » et d’autres « la révolution anti-esclavagiste » : son nom « Tous Créoles ! ». Son initiateur est un Blanc créole de la place bien connu pour ses initiatives visant à donner une autre image de son ethno-classe, la plus spectaculaire ayant été la signature par 200 Békés d’un texte reconnaissant que l’esclavage fut un « crime contre l’humanité ». L’objectif de « Tous Créoles ! » est d’organiser des rencontres entre ces différentes ethno-classes afin qu’elles apprennent à mieux se connaître d’une part et qu’elles parlent d’une seule voix lorsque le sort de la Martinique est en jeu. Vaste et beau programme qu’il ne faut pas rejeter d’un revers de main, mais qui demande à être examiné à la loupe, d’autant que d’aucuns, dans ce pays, Békés comme gens dits de couleur, ont la mémoire plus que courte. Commençons donc par le commencement à savoir l’étymologie même du terme « créole »…

Tous les chercheurs sérieux s’accordent pour dire qu’il s’agit d’un terme portugais, « criolo », passé à l’espagnol, « criollo », avant d’être adopté en français, anglais et enfin hollandais. Ce terme provient du latin « creare » qui signifie être créé et a d’abord désigné les fils des colons européens nés sur place, puis très rapidement, les fils des esclaves africains nés en Amérique. D’où les expressions couramment utilisées, dès lès premiers temps de la colonisation, de « Blanc créole » et « Noir créole », par opposition donc à Blanc Européen et à Noir africain. C’est dire que le terme « créole » a désigné, et continue à désigner, une « néo-autochtonie », c’est-à-dire le fait pour des gens dont les parents n’étaient pas nés en Amérique, d’être reconnus comme « natifs » ou « légitimes » dans le Nouveau Monde. Pourquoi « néo » ? Parce que l’autochtonie originelle était bien évidemment celle des « Amérindiens » et singulièrement, dans l’archipel des Antilles, des Caraïbes. Une fois donc ceux-ci exterminés, autour de 1660-70, les Antilles devinrent une sorte de « tabula rasa » sur laquelle de nouveaux peuples se sont installés (Européens) ou ont été installés (Africains et plus tard Asiatiques). Certains s’indignent de ce fait et continuent à déléguer la « vraie autochtonie » aux Caraïbes, ignorant qu’on ne refait pas l’Histoire et qu’on n’efface d’un trait de plume indigné ses ignominies. D’ailleurs, n’eussent-ils pas été exterminés que les « Amérindiens » auraient, de toutes façons, été « créolisés » par le rouleau compresseur de cette même Histoire. Les ultimes descendants des Caraïbes, qui vivent dans la réserve de Salybia, à la Dominique, sont devenus des Créoles et leur langue première est le créole. On peut le regretter mais c’est comme ça. Continuons…

Pendant donc 2 bons siècles, et des dizaines de textes en témoignent, il n’y a eu aucun problème à ce que le terme « créole » soit utilisé aussi bien pour les Blancs nés sur place que pour les Noirs nés sur place. Citons Victor Schoelcher à propos du patriotisme béké :

« Quand la patrie convoque tous ses enfants au service militaire, eux qui, par parenthèses, ont l’incroyable prétention de s’appeler « les seuls Français des Antilles », ne craignent pas de lui répondre par un non possumus ; ils n’acceptent pas sans condition le devoir de se battre pour elle ; ils iraient certainement se battre partout où elle voudrait, personne n’en doute, mais ils repoussent une loi qui les met sur le même pied que leurs compatriotes, les Créoles noirs. »

Outre les êtres humains, blancs ou noirs, le terme « créole » fut appliqué à l’ensemble des pratiques sociales et culturelles nouvelles nées aux Antilles, pratiques résultant d’un mélange des pratiques caraïbes (jardin caraïbe, four à charbon, vannerie et poterie caraïbes etc…), européennes, africaines et, plus tard, asiatiques (d’où le titre d’un beau livre de l’anthropologue Jean Benoist, « Hindouismes créoles »). Sont ainsi nées (ont été « créées » puisque c’est là l’étymologie de « créole », rappelons-le) : la cuisine créole, la musique créole, l’architecture créole, la pharmacopée créole, l’orfèvrerie créole etc…Et bien entendu, création sans doute la plus spectaculaire : la langue créole. Une culture commune, culture de compromis, était née entre les maîtres esclavagistes et leurs esclaves noirs. On peut le regretter mais c’est ainsi. Par exemple, même si l’architecture de la Grand’Case du béké diffère de celle de la case de la Rue-Cases-Nègres, toutes deux reposent sur des principes de construction similaires. Même si le créole parlé en milieu béké est quelque peu différent de celui parlé en milieu de « couleur » (milieu dans lequel on distinguait, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, un « créole mulâtre » et un « créole vieux-nègre »). Il s’agit fondamentalement de la même langue. On pourrait continuer la démonstration pour toutes nos pratiques culturelles. Les Caraïbes disparus donc, se sont retrouvés face à face, d’un côté Blancs et Noirs créoles et de l’autre côté Blancs européens et Noirs africains. Car si tout un chacun sait qu’il y a toujours eu de nouveaux débarqués blancs tout au long de notre histoire, nous avons tendance à oublier qu’il y a aussi toujours eu de nouveaux débarqués africains. Les Noirs martiniquais ne sont pas, loin de là, les descendants d’un stock d’esclaves africains qui se serait naturellement reproduit du XVIIe siècle à nos jours. Le taux de mortalité élevé, l’espérance de vie faible et la fertilité médiocre des négresses créoles ont fait que les Békés durent constamment importer des Africains et cela même après l’abolition de l’esclavage ! Des milliers de « Nègre-Congo » débarquèrent, en effet, après 1848, en même temps que les Indiens et les Chinois. Pendant trois siècles, il y a toujours eu chaque deux ou trois mois, un arrivage de nouveaux Africains dans une Pointe-des-Nègres quelconque de nos différentes îles. C’est dire que, contrairement à une idée reçue, il y a toujours eu des Africains dans nos pays. Il y a toujours eu coexistence de Noirs créoles d’un côté et de Noirs africains de l’autre sur les « habitations », cela jusqu’à la fin du XIXe siècle. De même qu’il y a toujours eu coexistence des Békés et des « Blancs manants » comme on désignait parfois les aventuriers débarquant aux îles, ancêtres en quelque sorte des « Métros » d’aujourd’hui. Dans ce bouillon de culture qu’est la créolité, tout ce monde finissait par s’enraciner, se créoliser, au fil du temps, jusqu’au prochain arrivage de Blancs manants et d’esclaves africains qui à leur tour se créolisaient peu à peu. Le processus de créolisation est une machine à fabriquer de l’identité, ce qui fait de la Créolité une identité non-close, non fermée, toujours en mouvement. Et ce qui explique qu’elle ait pu intégrer Indiens, Chinois et Syro-Libanais plus tard.

Mais n’allons pas trop vite ! Un événement, inaperçu de nos chers historiens, s’est produit à l’abolition de 1848. Un événement qui n’est rien moins qu’un rapt sémantique : les Békés ont accaparés pour eux tout seul la désignation de « Créole ». Alors que pour le père Labat (XVIIe siècle) ou Victor Schoelcher (XIXe siècle), il n’y avait aucun problème à écrire « Blanc créole » et « Noir créole », subitement le terme « créole » se vit réservé aux seuls Blancs !!! Ce qui explique dette définition ahurissante du « terme créole » que l’on trouve encore dans maints dictionnaires du français :

« CREOLE. 1. Blanc de pure race né aux Antilles françaises.
2. Patois parlé par les Noirs des Antilles françaises. »

On notera le côté comique de « pure race » et de l’idée que le « patois » était parlé par les seuls Noirs. Cela demanderait une analyse qui serait trop longue à développer ici, mais qui dénote bien la tentative (réussie) de rapt sémantique opéré par le groupe béké sur le terme « créole ». On peut supposer que les auteurs de ce rapt furent d’abord les « Amériquains », ces riches Békés absentéistes, qui, une fois richissimes, préférèrent de tout temps vivre près de la cour des rois de France, à Paris donc, déléguant l’administration de leurs propriétés à des Blancs moins riches ou à des géreurs. Groupe de pression qui s’opposa en France au mouvement abolitionniste et diabolisèrent Schoelcher. On est en droit, ensuite, se supposer que le mouvement fut suivi et approfondi par les Békés restés aux îles. Une question, et une seule, se pose alors :

. pourquoi les Békés ont-ils, après l’abolition, accaparé la désignation de « Créoles » à leur seul profit ?

La réponse n’est guère difficile : tant qu’il y avait l’esclavage, la question de l’autochtonie, de la légitimité sur les territoires insulaires, ne se posait pas. Les esclaves n’étant pas des êtres humains, vendus qu’ils étaient avec les « biens et les meubles » de leur maîtres. En 1848, tout change : Blancs et Noirs se retrouvent sur un pied d’égalité juridique (même si au plan socio-économique, presque rien n’a changé). Très logiquement, la question de l’autochtonie rebondit : qui est légitime sur cette terre, les Blancs ou les Noirs, vu que les vrais autochtones, à savoir les Caraïbes, ont été tous exterminés ? Les Békés vont très rapidement résoudre le problème : les Noirs ne sont plus désormais des « Créoles » mais des…Africains. Autrement dit des étrangers. Des étrangers aux îles, quand bien même ils y vivent depuis aussi longtemps que les Blancs, et qui à ce titre doivent être « rapatriés » dans leur terre d’origine. Dans la prose Békée de la deuxième moitié du XIXe siècle, presse et ouvrages confondus, les Noirs sont systématiquement appelés « Africains » ou « étrangers » !!! Il n’y a qu’à relire « Le préjugé de race » de G. Souquet-Basiège, éminent béké pierrotin. En déqualifiant les Noirs comme « Créoles » et en les requalifiant comme « Africains », les Békés, après l’abolition, veulent dire quelque chose de très clair :

« La Martinique (ou la Guadeloupe) nous appartient ! Elle est à nous et à nous seuls. Pas à ces Africains que nous avons importés et dont nous n’avons plus besoin désormais. Qu’ils retournent en Afrique et qu’on fasse venir des immigrants indiens et chinois ! »

Ainsi, en 1805, le général Ernouf, gouverneur de la Guadeloupe, deux siècles après l’arrivée des premiers Noirs aux Antilles, qualifient ces derniers d’Africains :

« Les agents de Dessalines essayent de faire circuler des proclamations incendiaires d’Haïti : tous ces écrits annoncent comme certain que les Affricains de la Guadeloupe et de la Martinique sont prêts à la révolte. »

Aux Etats-Unis, le même phénomène s’est passé et a bénéficié d’une idéologie africaniste, représentée par Marcus Garvey, visant à « rapatrier » les Nègres en Afrique. La compagnie de navigation créée par celui-ci, la « Black Star line », a ainsi ramené des milliers de Noirs américains en Afrique. J’espère qu’aujourd’hui tout le monde est conscient du caractère hallucinant de cette conjonction entre le pire blanco-centrisme et l’idéologie du « retour à l’Afrique ». En effet, elle aboutit au fait absolument scandaleux suivant : les Noirs Américains ou antillais, créoles, donc, ont travaillé la terre sous le fer et le fouet pendant trois siècles, ils ont enrichi des pays, créé littéralement des pays, à la sueur de leur front, et voici qu’en récompense, tout ce qu’on leur propose, c’est de débarrasser le plancher ! De retourner en Afrique ! Et il se trouve des Noirs pour applaudir à cela et à mettre en œuvre un tel projet ! En Martinique, le discours béké fut très clair : « C’est nous qui vous avons emmenés aux Antilles ! Nous sommes les premiers habitants des îles, les seuls légitimes. » Et donc les seuls « Créoles » ! Ce qui est totalement faux comme le démontre le linguiste guadeloupéen Guy Hazaël-Massieux (1994) :

« Nous dirons que la présence d’Africains adultes, locuteurs de langues africaines de la côte occidentale d’Afrique, parmi les premiers habitants non-amérindiens est une certitude historique en sorte que les africanismes que l’on peut déceler en créole ne doivent pas être considérés comme des emprunts mais comme des éléments héréditaires du fonds créole au même titre que les éléments d’origine européenne. »

Petite parenthèse pour que l’on me comprenne bien : autant je n’ai rien contre le désir individuel de tel ou tel Noir des Amériques à retourner vivre dans la terre de ses lointains ancêtres, autant je trouve absolument scandaleux que Békés et « Garveyistes » nous proposent en tant que groupe d’abandonner la terre que nos parents ont, génération après génération, labouré, cultivé, défriché, déboisé. On comprend par là que le « noirisme » ou « l’afro-centrisme » est l’ennemi mortel du nationalisme antillais. Non, messieurs les Békés et les Afro-centristes, je ne retournerai pas en Afrique pour vous faire plaisir ! Cette terre est à moi, aux descendants de ceux qui l’ont construite, après la disparition des Caraïbes et je la veux libre et indépendante. Je suis aussi « Créole » que vous, sinon plus « Créole » que vous. Car c’est mon arrière-arrière-grand-mère qui a créé la « cuisine créole », pas les femmes békées qui se contenaient de leur donner des ordres. C’est mon arrière-arrière-grand-père qui a créé le bel-air et la biguine, le costume créole, la pharmacopée créole (ou « rimed-razié ») ou encore le bijou créole. Sans même parler du jardin créole (a-t-on déjà vu un Béké avec une houe en main ?) ! Même si les Békés ont participé à la construction de la culture créole, cette dernière est massivement due aux Noirs (et plus tard aux Mulâtres, aux Indiens, Chinois et Syro-libanais). La culture créole est donc une culture « néo-nègre », une culture négro ou afro-américaine et pas une culture africaine comme le croient les afro-centristes.

Ce qui signifie que lorsque le Béké, au tournant de 1848, a accaparé le terme « Créole » à son seul profit, ce fut une véritable infamie. Un déni d’autochtonie pour les Noirs, une délégitimation. « Les Noirs en Afrique ! » proclamaient encore des graffitis sur les murs de Fort-de-France pendant la guerre d’Algérie (1954-62) alors même que naissaient les mouvements autonomistes et indépendantistes antillais. Et les Noirs, au lieu, de déconstruire ce discours mensonger, au lieu de dénoncer cette captation scandaleuse, se sont mis à se défier du terme… « Créole ». La Négritude a été aveugle à la Créolité d’où le fait qu’elle a été incapable de mener à bien un projet d’émancipation nationale antillais et qu’en plein XXIe siècle, nous nous retrouvons les dernières colonies de la planète. Qu’on me comprenne bien là aussi : autant la revalorisation de la « race » noire et de l’Afrique fut une entreprise bénéfique après des siècles de décervelage et de déni de soi, autant le refus ou l’incapacité de prendre en compte la Créolité fut catastrophique pour le devenir de nos pays. On arguera qu’il ne faut pas faire d’anachronisme et qu’à l’époque, il n’était pas possible de mener de front le double combat de la Négritude et de la Créolité. A cela, je répondrai qu’au plan culturel, Gilbert Gratiant avait largement commencé à poser les bases de cette double revendication et qu’au plan politique, le député guadeloupéen Paul Valentino fut hostile à la loi de départementalisation de 1946. Léontel Calvert parlait même, dangereusement sans doute, à cette même époque de la « race créole ». Aucun d’eux n’avait, hélas, le génie et l’aura de Césaire…Conclusion : la Négritude nous a conduits à une impasse. Elle a fait de nous des « Noirs français ». Fiers d’être noirs et fiers d’être français en même temps. Africains dans notre tête, français dans notre vie quotidienne. Mais, hélas encore, ni Américains ni Créoles. Pendant ce temps, les îles anglophones accédaient tranquillement toutes à l’indépendance…

Pour en revenir donc à nos chers Békés, il ne faut pas qu’ils s’amènent aujourd’hui la gueule enfarinée pour nous dire que nous sommes « Tous créoles » comme s’il s’agissait d’une grande découverte. Trop facile, messieurs ! Alors comme ça, désormais tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Avez-vous oublié qu’entre 1848 et 1989 vous nous avez dénié le droit de nous proclamer « Créoles » et c’est pourquoi certains de nos écrivains ont été obligés de rédiger un manifeste « Eloge de la Créolité » (1989), qui proclame de manière presque tautologique :

A l’époque, le terme « Créole » désignait encore dans tous les dictionnaires français les seuls Blancs créoles et aucun de ces derniers ne s’en offusquaient. Au contraire, ils entretenaient le mythe de « Joséphine, la belle créole », comme si la négresse Antoinise ou la mulâtresse Josépha n’étaient pas, elles aussi, créoles, et même davantage créoles que toutes les Joséphines ! Les auteurs de la Créolité n’ont donc fait que rétablir une vérité historique et les gens de l’association « Tous Créoles » ne font aujourd’hui qu’enfoncer des portes ouvertes. Mais là où la Créolité diffère radicalement de « Tous Créoles », c’est que si elle affirme que tous les Antillais sont créoles quelle que soit leur ethno-classe, elle ne sombre pas pour autant dans une sorte d’unanimisme ou d’oeucuménisme bêtifiant. La Créolité sait que la lutte des classes continue et que le fait pour des gens d’appartenir au même peuple et de partager la même langue et la même culture ne l’abolit pas pour autant. De même qu’en France, le milliardaire Dassault et le cheminot smicard appartiennent un seul et même peuple français et participent de la même culture française, cela ne veut pas du tout dire qu’ils ont les mêmes intérêts ni qu’ils doivent se donner la main comme des frères. En Martinique, Békés, mulâtres, nègres, Indiens, Syro-libanais etc. appartiennent au même peuple, mais chacun a ses propres intérêts. Demander donc à un coupeur de canne ou à un ouvrier de la banane d’adhérer à l’association « Tous Créoles » relève donc de la plaisanterie pure et simple !

Nous sommes donc en droit de nous demander si cette association n’est pas une nouvelle entourloupe visant à entuber une nouvelle fois ceux à propos desquels Jean-Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti, se demandait :

« Ceux dont les pères sont nés en Afrique n’auront-ils donc rien ? »
Tous Créoles, oui ! Mais un grand bourgeois reste un grand bourgeois et un smicard reste un smicard. Comme disait le général de Gaulle, « il ne faut pas prendre les canards sauvages pour les enfants du Bon Dieu ! ».

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