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Il n’y a guère de jour qui ne mette en évidence notre situation de pays colonisé, dominé. Chaque situation, chaque aléa que vit notre pays le démontre.
Quel aléa plus prévisible, sous nos latitudes, qu’un cyclone ? Combien de « DEAN » faudra t-il pour établir que l’agriculture d’un pays ne peut reposer que sur une culture d’exportation en l’occurrence la banane ?
Depuis plus de trente ans des voix s’élèvent pour dénoncer les méfaits mortels des pesticides de toute sorte et leur utilisation à outrance dans la culture de la banane. Combien d’années faudra t-il encore pour tourner le dos à une agriculture coloniale ?
Aujourd’hui, l’état français une fois de plus, a versé des millions d’euros aux pollueurs, empoisonneurs à titre « d’indemnités » et afin qu’ils poursuivent leur pratique déraisonnée. Que nous faut-il encore pour établir la complicité flagrante entre l’état colonial et des descendants des esclavagistes d’hier ?
Combien de « DEAN » faudra t-il encore pour mettre en évidence l’inexistence de toute politique de prévention dans bien des domaines ?
Combien de colloques, combien de parlottes faudra t-il encore pour démontrer l’aberration d’une politique énergétique qui nous fait dépendre à presque 100 %, de l’importation de fuel, sans parler des réseaux de distribution mal conçus, mal entretenus ? Mais ce n’est pas grave nous dit-on, puisqu’après chaque cyclone on nous enverra des électriciens de France pour remettre « de l’ordre » sans omettre au passage de nous chanter l’éternelle chanson « que feriez vous sans la France, si bonne, si généreuse ? »
La raison première de ces gabegies à répétition vient du fait que nous ne décidons rien d’essentiel.
Au delà des mots et des belles paroles, quels moyens politiques avons nous de récupérer la grande propriété agricole pour la mettre à la disposition de la collectivité martiniquaise en vue du développement d’une agriculture enfin martiniquaise ?
Quels moyens avons-nous de décider de la mise en œuvre d’une véritable politique énergétique pour diminuer notre dépendance en la matière ?
Ne sommes nous pas suspendus aux lèvres des oracles de Paris qui nous dictent ce qui est bon pour nous, qui décident s’il faut que tel cyclone soit déclaré ou pas catastrophe naturelle, qui décident (en feignant de consulter) qu’une zone franche globale résoudra tous nos problèmes alors qu’en réalité cela ne fera que l’affaire des capitalistes les plus puissants.
Chaque jour, montre la nécessité pour nous martiniquais de nous débarrasser de la domination coloniale française, la nécessité de décider en martiniquais et de la politique à mener globalement pour la défense des intérêts supérieurs de notre pays.
Ceux qui, sans vergogne se servent du malheur des sinistrés pour inculquer à notre peuple que notre dépendance est éternelle sont dans le droit fil des esclavagistes qui tenaient le même langage pour perpétuer leur abominable domination en se faisant passer pour des bienfaiteurs sans qui les esclaves ne mangeraient pas.
Comme l’ont fait nos ancêtres renvoyons à la poubelle de l’histoire ces arguments éculés et forgeons notre avenir en toute indépendance et en pleine souveraineté.
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