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Une découverte remonte aux origines de l'écriture alphabétique, voilà 3500 ans

Une découverte remonte aux origines de l'écriture alphabétique, voilà 3500 ans

Datée de 1459 avant notre ère, voici une inscription oubliée qui fait couler de l’encre. Non pour les révélations qu’elle porte, mais bien par les liens qu’elle établit dans l’évolution de l’alphabet. La découverte, réalisée sur un espace de fouilles situé à Lakis, cité souvent évoquée dans la Bible, au cœur d’Israël, fait frémir les archéologues, autant que les linguistes. Une sorte de chaînon manquant dans l’univers des philologues…

C’est au sein d’une ancienne fortification de la région de Lakis, où se trouvait la ville du même nom, que l’inscription a été exhumée. Selon les textes bibliques, l’endroit avait été détruit par les Hébreux, quand ils quittèrent l’Égypte pour rejoindre Canaan, après 40 années passées dans le désert. L’archéologue autrichien Felix Hoflaimer, qui dirige les recherches, écrit ainsi dans Antiquity toute son admiration.

Nous avons affaire à « la plus ancienne inscription », qui dévoile dans cette région du Moyen-Orient, un développement de l’alphabet jusqu’à lors inconnu. En soi, cet artefact n’a rien pour impressionner : un morceau de céramique de quatre centimètres de longueur, qui devait certainement faire partie d’un bol. Dans la revue Antiquity, il décrit l’objet comme contenant plusieurs lettres ainsi que des personnages.

Après examens, et comparaison avec les hiéroglyphes, des termes comme « esclave » ainsi que « nectar » ou « miel », sont identifiés. Mais pour les chercheurs, cette langue inconnue expose surtout les premières traces précoces d’écriture alphabétique des Cananéens. Installés à compter de 1982 avant notre ère, jusqu’en 1802, ils nous auraient donc laissé les traces d’une interaction entre la civilisation levantine et égyptienne.

Ce peuple, d’origine sémitique, était très impliqué, reprend l’étude, dans l’exploitation de mines en Égypte, et plus spécifiquement dans la péninsule du Sinaï. L’alphabet primitif développé avait, dans le Levant méridional, produit l’alphabet phénicien, dont le grec est dérivé. En 1998, des fouilles révélaient des inscriptions, qui démontraient que ces premières écritures ne s’étaient pas limitées au Sinaï, arpentant également la région du Nil.

Entre deux peuples

Pour le site de Lakis, des vestiges de l’âge de Bronze et du Fer, ont été mis à jour, ainsi que d’autres remontant au Bronze tardif. De quoi prouver les liens entre l’Égypte, Chypre et la mer Égée. Depuis 2017, les fouilles reprises par l’équipe autrichienne ont fini par aboutir. Et la datation au carbone 14 a permis surtout de comprendre que cet alphabet primitif avait été introduit avant l’arrivée des Égyptiens.

Les caractères, rédigés à l’encre de Canaan, se répartissent sur deux lignes, et ont un lien visuel fort avec les hiéroglyphes, dont ils sont dérivés. De fait, ils permettent de connecter des textes antérieurs, trouvés en Égypte, à ceux, ultérieurs, trouvés à Canaan.

A ce stade, le morceau de texte est porteur d’espoir, dans la compréhension des interactions entre les peuples, mais plus encore, dans le développement d’une écriture alphabétique telle que nous la pratiquons aujourd’hui. Les preuves manquaient en effet pour attester de l’introduction d’un alphabet dans la péninsule du Sinaï, et son arrivée au Levant, que la découverte semble combler.

Ainsi, son développement dans le Levant méridional s’est probablement opéré pendant l’âge du bronze moyen (tardif) et au cours de la deuxième période intermédiaire égyptienne, lorsqu’une dynastie d’origine asiatique occidentale (les Hyksos) régnait sur les parties nord de l’Égypte. Nous disposons désormais d’outils pour contextualiser cette diffusion de l’alphabet… mais les preuves sont encore bien lacunaires…

 

 

Post-scriptum: 
Crédit photo : Sinai, walidhassanein CC BY NC ND 2.0 ; documents Antiquity, CC BY SA 2.0

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