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"Une saison en Guyane" N°47. L'Indépendance "Made in France"

Pierre CARPENTIER
"Une saison en Guyane" N°47. L'Indépendance "Made in France"

Le mensuel soutenu par l'Union Européenne, le Centre National d'Études Spatial, EDF et le Parc Amazonien de Guyane présente son numéro du mois d'août, certes sous les couleurs d'une Guyane graphiquement décolonisée, mais politiquement attifé comme un épouvantail qui chasserait l'idée même d'indépendance à laquelle il annonce pourtant se consacrer.

La luxueuse revue de Pierre-Olivier Jay, consacrée à l'éthno-anthropo-écologie politiquement prospective du mantien colonial français en son outre atlantique bienfait, éditée à Cayenne, Une saison en Guyane, qui évoque le titre de la décolonialiste pièce de théâtre d'Aimé Césaire : "Une saison au Congo", augmente son numéro "indépandantisant" d'un coup marketing et médiatique qui a filtré ses interlocuteurs/collaborateurs dans l'histoire de la lutte guyanaise pour son émancipation. 

Outre les deux "Grands entretiens" des loyaux institutionnels de la République annoncés en couverture ; les véritables pères vivants de la nation guyanaise se sont quant à eux toutefois abstenus de se prêter au dérisoire jeu des évocations des enjeux et des perspectives voulus "post-coloniaux" par la rédaction qui exprime l'esprit de la ligne velléitairement dėcolonialiste de son numéro en ces termes : 

"Notre territoire s'inscrit dans une relation complexe avec l'ex-état colonial, sa "mėrropole". Son statut de DOM continental franco-français, peu compréhensible pour le reste du monde, du Brésil à l'ONU, a suscité toutes les interprétations. Les plus critiques l'ont considéré comme Une inacceptable mise sous tutelle, matinée de néo-impėrialisme. La réalité est toutefois plus complexe. Le mariage de la GUYANE et de la République francaise se matérialise de différentes manières, parfois dans la pire aberration administrative, mais aussi dans le meilleur des valeurs européennes. 

Imaginons un véritable divorce avec ce modèle ambivalent, il s'apparenterait plutôt à un "Guyanexit" [à la mode anglaise, mais à l'ėchelle d'une ville de province], car c'est de l'Europe que La GUYANE se couperait aujourd'hui.

Les conséquences économiques et sociales seraient pour le moins difficiles à gérer. 

La Guyane risque-t-elle de vivre le repli identitaire et nationaliste qu'on observe tristement en Europe ? 

Il faut esperer et agir pour que la communauté guyanaise, et particulièrement les responsables politiques sachent éviter ce dangereux écueil, dans une société aussi jeune, fragile et complexe que la notre." (...)

Agitant l'épouvantail européen aux quatre vents de la rupture et de la désolation ; présentant "l'aberration administrative" comme "le pire" de ce qui se jouerait en Guyane, vient la menace sempiternellement renouvellée du marasme économique et du "repli identitaire" à l'instar de l'Angleterre qui s'est récemment dégagée de l'U.E, à la différence notable que la Nation n'est pas séparation, que c'est un mode de la Relation non aliéné à l'Autre (pour reprendre la pensée d'Édouard Glissant) ; qu´à l'aune de l'Histoire où elle bataille son combat pour naitre à elle-même, en Guyane la réponse à la question nationale n'est plus réservée à République francaise. 

Soley' !

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