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Abinader verse une pension mensuelle de RD$10 000 à 295 anciens coupeurs de canne-à-sucre (braceros) dans les bateys dominicains

Abinader verse une pension mensuelle de RD$10 000 à 295 anciens coupeurs de canne-à-sucre (braceros) dans les bateys dominicains

Mardi 1er décembre 2020 ((rezonodwes.com))–Le président dominicain Luis Abinader a accordé mardi la retraite et l’attribution d’une pension spéciale de 10 000 RD$ par mois à 295 anciens travailleurs, en particulier des natifs d’Haïti, évoluant dans l’industrie sucrière dominicaine.

Le décret 692-20 stipule que la Direction générale des retraites et pensions de l’État dispose d’un délai de trois mois pour verser les pensions aux nouveaux retraités.

Abinader s’est engagé le 25 septembre dernier à San Pedro de Macorís avec les travailleurs de la canne à sucre à rendre justice à leur cas et à chercher une solution à la situation d’abandon à laquelle ils ont été soumis pendant plus de 30 ans par les gouvernements précédents.

« Ce gouvernement va rendre justice et ce sera une justice rapide« , a déclaré le président, après avoir réitéré son engagement à faire en sorte que les travailleurs de la canne à sucre puissent vivre dans la dignité.

Soulignons que le départ des haitiens vers la République Dominicaine pour travailler dans les champs de canne-à-sucre, a pris un essor considérable au cours des années de la dictature des Duvalier père et fils.

Commentaires

Michel P. | 03/12/2020 - 15:41 :
1) L'existence d'un grand nombre de travailleurs d'Haïti en République dominicaine a commencé avec l'occupation des deux pays par les Etats-Unis. Pour produire du sucre, les Américains ont créé des usines en République dominicaine qu'ils ont fait fonctionner avec des travailleurs haïtiens. 2) Sous les deux dictateurs Duvalier et Trujillo, la République dominicaine louaient des travailleurs à Haïti pour la période d'exploitation de la canne. L'argent alimentait le système Duvalier. Quant aux travailleurs haïtiens, durement exploités, ils étaient censés être rapatriés à l'issue des travaux pour lesquels ils étaient venus. Mais ça ne se produisait pas souvent. D'où l'habitude des Dominicains de renvoyer de l'autre côté de la frontière un peu n'importe quels Haïtiens. 3) C'est pendant le pouvoir de Trujillo que la République dominicaine a rattrapé puis dépassé Haïti en population et en PIB. En effet, Trujillo, dictateur épouvantable, ne s'est pas contenté de vivre en parasite sur son pays, comme le fit Duvalier, mais il l'a développé ! 4) La pension spéciale de 10.000 pesos (150 euros, en ces temps de peso faible) est importante si on la compare au salaire moyen (19.000 pesos, 290 euros) et au salaire de la plupart des gens, qui tourne autour de 13.000 pesos. 5) Il faut bien lire ces chiffres. Le salaire moyen en République dominicaine est de 290 euros, contre 2.400 euros en Martinique. Et bien sûr, les prestations sociales n'ont absolument rien de comparable.

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