Dans un mail adressé le samedi 26 septembre 2016 à de larges listes de diffusion, M. Didier Destouches, vice-président du pôle Guadeloupe de l’université des Antilles, rend compte du courrier adressé aux administrateurs de l’établissement et à certains de ses responsables le 21 septembre 2016 par madame la rectrice de l’académie de Martinique et M. le recteur de l’académie de Guadeloupe. J’ai pu consulter ce courrier par une source syndicale.
Voilà une idée a priori parée de toutes les vertus... la primaire.
On convoque les élections américaines encore que pas trop... car les candidats sortis des primaires n'y sont pas très présentables, en particulier l'éléphant et sa trompe...
Des graffitis injurieux à l'endroit de deux enseignants (guadeloupéens) du campus de Fouillole ont été apposés un peu partout sur les murs de ce campus. C'est la toute première fois, semble-t-il, que pareille chose s'y produit. Cela s'inscrit dans le cadre de l'actuelle divergence d'opinion sur l'élection du (de) nouveau (-elle) président (e) de l'Université des Antilles. Certains, en effet, souhaitent organiser l'élection au plus vite afin, notamment, de pouvoir accélérer la contractualisation avec l'Etat ; d'autres préfèrent élire un président intérimaire pour 3 mois, puis le 25 janvier 2017, élire le vrai président.
Marqué par la crise de Guyane - dont on sait maintenant qu'elle a été manipulée par bien des forces extérieures à l'université -, par les troubles aux Antilles, notamment en Guadeloupe, le paysage offre un nouvel aspect :
Intro : Un grand débat agite l'Université des Antilles depuis trois semaines pour savoir s'il faut élire un (e) nouveau (nouvelle) président (e) tout de suite ou au contraire s'il faut élire d'abord un président intérimaire pour trois mois, puis le 25 janvier 2017, le (la) vrai (e) président(e). La première position (élection tout de suite) est majoritaire sur le Pôle Martinique tandis que la seconde (élection d'un Président intérimaire, puis élection d'un vrai Président) est majoritaire sur le Pôle Guadeloupe. Ce dernier s'est d'ailleurs réuni hier et à choisi Didier DESTOUCHES, vice-président du Pôle Guadeloupe, comme son candidat pour le poste de Président intérimaire.
Cette position ne fait pas l'unanimité sur ce pôle si l'on en juge par le courrier ci-après adressé par une enseignante à la communauté universitaire...
Intro : Le Conseil du Pôle Guadeloupe de l'Université des Antilles s'est réuni ce jeudi 15 septembreet a décidé de présenter Didier DESTOUCHES, vice-président de ce pôle, comme candidat à la présidence provisoire de l'établissement, une motion dans ce sens devant être envoyée au Ministère de l'Enseignement Supérieur. Or, voici ce que déclarait la semaine dernière Didier DESTOUCHES au site-web guadeloupéen CCN (CARIBCREOLENEWS). On comparera cette déclaration avec le fait que 17 pays anglophones de la Caraïbe sont parvenus à se rassembler depuis 42 ans dans une seule et même université : l'UNIVERSITE DES WEST-INDIES...
La Guadeloupe s'enfonce de manière dramatique dans une violence inconcevable, inadmissible, qui malgré les chiffres alarmants n'ont pas l'air de retenir votre attention ni celle de Bernard Cazeneuve, votre ministre de l'intérieur.
Après que Corinne Mencé-Caster a mis fin à ses fonctions de présidente de l'Université des Antilles le 30 août dernier, la logique aurait voulu que cette dernière se dote d'un nouveau président au plus vite, ce qu'a demandé une majorité des membres du Conseil d'administration (14 contre 7) qui est actuellement démissionnaire. Malheureusement, il fallait 18 voix pour obtenir la dissolution du conseil d''administration mais le jour où s'est tenue la réunion, de fortes intempéries en Guadeloupe ont empêché 7 membres dudit conseil de se rendre sur le campus de Fouillole. Du coup, certains s'appuyant sur les textes, demandent l'élection d'un président intérimaire qui serait élu pour...3 mois, l'élection du nouveau président devant se dérouler, dans tous les cas de figure, le 25 janvier 2017 ou à compter de cette date.
Depuis, la situation s'est envenimée entre partisans de l'élection immédiate d'un nouveau président et partisans de l'élection d'un président intérimaire. Trois anciens vice-président statutaires lancent ci-après un appel à la raison...
Pendant ses 4 années de mandat à la tête de l'ex-UAG, puis de l'UA, Corinne MENCE-CASTER, n'a eu de cesse d'être en butte à des attaques d'une violence inouïe, attaque qui ont commencé trois jours à peine après avoir été élue. Attaques tous azimuts provenant tant des voyous du CEREGMIA, que le CNESER vient de condamner lourdement, que de chauvins ou de misogynes. Parfois, tous coalisés__mafieux du CEREGMIA, chauvins (mon pays-mon-île à moi !) et misogynes (An fanm ka dirijé nou ? Pff !)__ils se sont acharnés contre elle et son équipe, multipliant les coups bas et les complots que CMC et les siens ont fait échouer les uns après les autres.
Ils sont arrivés bien avant l’aube, mardi 9 août. Nul ne sait ce que Junior et Kai ont pensé de leurs trente-quatre heures de voyage à bord d’un avion-cargo, sur un vol commercial en provenance de Singapour, mais il est sûr que ces deux lamantins étaient attendus avec impatience en Guadeloupe. Voilà des années que l’archipel antillais espère accueillir quelques-uns de leurs congénères.
On a quelque peine aujourd'hui à imaginer, quand ont relit ou découvre les romans de la Guadeloupéenne Michèle LACROSIL et de la Martiniquaise Mayotte CAPECIA, nées au début du XXe siècle à peu d'annés de distance, romancières ayant connu un certain succès à Paris, à quel point ce qu'on appelait "la question de couleur" était importante au sein de nos petites sociétés insulaires. Non que cela ait disparu, mais grâce à la Négritude de CESAIRE et à Peaux noires, masque blancs de FANON, ce que l'on pourrait appeler "le racisme interne", celui qui longtemps déchira "les gens de couleur" entre quarterons, mulâtres, chabins, câpres, noirs etc. est devenu inavouable. Le complexe de supériorité des plus clairs et le complexe d'infériorité des plus foncés a ensuite été par la suite sérieusement mis à mal par les mouvements de revendication des Noirs étasuniens (combat de Martin Luther King, Black Panthers, Nation of islam, Black is beautiful etc.) qui ont eu un impact mondial. Sans compter dans la Caraïbe anglophone, un mouvement comme celui des Rastafaris.
Qui ne connaît la célèbre mobylette des années 50, l'increvable "Moby" pour les Martiniquais (qui voyaient sa couleur plutôt "orangée") et "Grenat" pour les Guadeloupéens ? Principal moyen de déplacement durant des décennies des hommes des classes populaires, elle affrontait tous les terrains sans faillir : mornes, traces, savanes, routes asphaltées, terrains boueux etc...et surtout elle durait. A l'époque, la notion hyper-capitaliste dite de l'obsolescence programmée n'existait pas encore. Frigidaires, mobylettes, voitures etc..., pour peu que leur propriétaire les entretinssent correctement et régulièrement, se conversaient toute une vie ou presque. Et lorsque l'entreprise qui les fabriquait en France cessa de les produire, on se mit__en Guadeloupe surtout__à utiliser les pièces des "Grenat" usagées pour maintenir en vie celles qui roulaient encore, voire même à fabriquer artisanalement certaines pièces. Une véritable histoire d'amour tissée entre une banale mobylette mais extrêmement fiable et un peuple travailleur reconnaissant.
Le Tour cycliste de la Guadeloupe 2016 continue en dépit du terrible drame qui a frappé l'équipe de l'USL avec le décès accidentel du jeune coureur Warren ERRIN. Sur le parcours, on a pu voir circuler dans une voiture officielle décapotable Ary CHALUS, président de la Région Guadeloupe et Alfred MARIE-JEANNE, président de la Collectivité Territoriale de Martinique qui ont été sans arrêt ovationnés par la foule des spectateurs.
Quelle est belle cette image ! Ary CHALUS, président du Conseil régional de la Guadeloupe et Alfred MARIE-JEANNE, président de la Collectivité Territoriale de Martinique, suivant côte à côte, dans le même véhicule, le Tour cycliste de la Guadeloupe dans lequel les cyclistes martiniquais sont loin de faire de la figuration face à leurs redoutables collègues guadeloupéens et colombiens. Cette initiative, cette invitation d'Ary CHALUS est à saluer et s'inscrit dans toute une série d'initiatives, émanant souvent de la société civile, visant à décrisper les relations entre deux îles et deux peuples qui ont tant en commun et qui feraient mieux d'unir leurs efforts au lieu de se chamailler. Chamailleries qui émanent plus d'ailleurs du milieu dit intellectuel, souvent universitaire, que du peuple qui, lui, a les pieds sur terre et n'a nul besoin d'un doctorat pour comprendre qu'en ces temps de mondialisation, il vaut mieux avancer unis avec ceux dont on est le plus proche au lieu de s'enferrer dans un splendide isolement.
Nos historiens sont beaucoup moins médiatisés et donc moins bien connus que nos écrivains, sans doute parce qu'ils jouissent d'une moindre renommée, notamment au plan international, mais ils accomplissent depuis toujours__depuis les tous premiers chroniqueurs en fait, tel le fameux Révérend Père LABAT et son Nouveau voyage aux Isles Françoises de l'Amérique (1722)__un travail précieux. Il leur a été souvent reproché, non sans raison, de relayer la seule parole du Maître, du Pouvoir, au motif que les archives, qui est leur principal matériau d'enquête, ont été rédigées et constituées par le Pouvoir colonial et les Békés, puis, par la suite, par la bourgeoisie de couleur. Du peuple, lui, majoritairement noir, qui s'exprime à l'oral et en créole, on ne cite, en général que quelques proverbes ou extraits de chansons. Nos historiens refléteraient donc la seule vision dudit Pouvoir.