D'abord un chiffre : sur les 220.000 fonctionnaires catalans seuls...9% sont payés par l'Etat espagnol. Cela signifie quoi ? Que la Catalogne est déjà indépendante de facto et depuis longtemps. Un autre chiffre : il y a, en Catalogne, 15.000 policiers catalans payés par la Catalogne contre 6.000 policiers espagnols ("la Guardia civil") payés par l'Etat espagnol. La Catalogne n'est, certes, pas reconnue comme un pays à part entière et elle n'a pas de siège à l'ONU, mais elle est mille fois plus indépendante que de la plupart des ex-colonies européennes d'Afrique, notamment du tristement célèbre "pré carré français".
Aude-Emmanuelle HOAREAU était docteur en philosophie et théoricienne de la Créolité réunionnaise, mais aussi danseuse et artiste. La mort vient de l'emporter à l'âge de 39 ans. Raphaël CONFIANT qui, à l'époque où il était le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université des Antilles, l'avait invitée à prononcer une conférence sur le campus de Schoelcher qui avait attiré un nombreux public, lui rend hommage...
Sé jòdi-a, dimanch 1é oktob, gouvelman otonom Kataloy pou òganizé référandom-la asou lendépandans-li. Nou ka chonjé ki lasimenn pasé, sé manblo(policier/police officer) pangnol la, yo ka kriyé La Guardia civil, té za débatjé adan dives ministè Kataloy pou té sa aresté moun ek 13 minis adan sé moun-tala. Adan menm balan-an, yo té pongné(saisir/to seize) 6 million bilten votman pou sa opozé éleksion-an tjenbé kò'y. Sé konsidiré diktati an tan jénéral FRANCO té anni viré-paret toubannman ! Pies péyi l'Ewop pa di ayen asou vakabonnajri-tala ek djol met-a-manyok-yo (président) rété koud.
Une fois de plus les grands médias européens et nord-américains démontrent à quel point leur prétendu souci de l'information équilibrée et surtout recoupée est juste une fable pour gogos devenus accros à la télé-réalité et à whatsapp c'est-à-dire, hélas, une bonne majorité des...on n'ose pas dire citoyens. Disons consommateurs. Consommateurs pas seulement de produits alimentaires (cancérigènes) que l'on trouve à profusion dans ces nouveaux temples de la culture que sont devenus les hypermarchés et autres centres commerciaux, mais aussi d'images, de vidéos, d'émissions-télé. Après le tube digestif, c'est le cerveau que le système en place colonise.
Le combat de la Catalogne pour obtenir son indépendance de l'Espagne, quoiqu'éloigné de nos préoccupations à nous, Martiniquais, doit pouvoir nous donner à réfléchir et nous permettre de tirer quelques enseignements utiles pour notre propre cause. Ce jour, 20 septembre 2017, la police espagnole a, en effet, envahi le Palais national ainsi que le Parlement catalans (qui est une région autonome) pour arrêter 13 ministres, cela dans le but d'empêcher la tenue d'un référendum sur l'indépendance. La totalité des bulletins fabriqués pour ce scrutin, soit 6 millions, a d'ailleurs été saisie par cette même police.
En ces périodes où le suprématisme blanc relève la tête dans le sillage de l'élection de Donal TRUMP, il est intéressant de chercher à comprendre les racines d'un fantasme récurrent chez les Européens et Extrême-Européens (Nord-Américains) : celui de la disparition ou de l'extermination de la "race" blanche. Ce qui dans l'Europe d'aujourd'hui se traduit par l'expression "le Grand Remplacement" ou dernièrement à Charlottesville, aux Etats-Unis, par le slogan "Les Juifs ne nous remplaceront pas !".
Voix douce, légèrement féminine, ce qui me faisait le taquiner ("J'espère que Jean-Jacques DESSALINES ne parlait pas comme ça !" et lui d'éclater de rire), Maximilien LAROCHE, natif du Cap Haïtien (en 1937) et professeur durant près de quarante ans à l'Université Laval, au Québec, était un être tout en modestie qui était tombé en amour, comme on dit dans la Belle Province, avec la Martinique. Grand ami de Jean BERNABE et parti dans l'Orient éternel (comme on aime à dire en Haïti) en cette même année 2017, il a dû venir dix fois, vingt fois, je ne sais plus, dans notre île. Pour des colloques, des cours à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines du campus de Schœlcher en tant que professeur invité ou de simples voyages d'agrément. Ainsi était-il membre du jury du prestigieux Prix Carbet.
Pierre COMBESCOT, auteur des "FILLES DU CALVAIRE", vient donc de décéder à l'âge de 77 ans. Je ne l'ai rencontré qu'une fois et une seule : lors du dîner organisé par les éditions Grasset dans un grand hôtel parisien lorsqu'il obtint le Prix Goncourt en 1991. Lui et moi étions les deux finalistes de ce prix cette année-là, moi avec "EAU DE CAFE", publié comme "LES FILLES DU CALVAIRE" aux éditions Grasset. Soit une année avant que Patrick CHAMOISEAU n'obtienne ce prix avec "TEXACO", en 1992 donc. Deux finalistes pour une même maison d'édition, ce n'était pas chose très courante et notre éditeur, le truculent Yves BERGER, à l'accent méridional, était aux anges. Le Goncourt est certes une formidable récompense pour un auteur, mais c'est aussi un jackpot pour une maison d'édition, chose importante dans un secteur économique fragile et à la rentabilité économique peu évidente. Or, en 1991, Grasset, quel que soit le gagnant du Prix Goncourt, COMBESCOT ou CONFIANT, était sûr et certain de l'avoir.
Peu de gens le savent mais, 4 ans avant la publication de l'ELOGE DE LA CREOLITE en 1989 et 22 ans avant la création de l'Association "TOUS CREOLES" par Roger DE JAHAM, une série de rencontres entre "Neg" de bonne volonté et "Békés" de bonne volonté se sont déroulées pendant cinq mois au siège de l'entreprise de Roger DE JAHAM à la zone des Mangles. Cette initiative émanait de feu Jean BERNABE, récemment décédé lui aussi, et du côté des "Neg" de bonne volonté, il y a eu Gerry L'ETANG, Serge DOMI, d'autres que j'ai oubliés ainsi que moi-même. Oui, pendant cinq mois, chaque vendredi soir à 18h, en cette année 1985, nous nous sommes retrouvés autour d'une grande table ovale et les débats étaient dirigés tantôt par J. BERNABE tantôt par R. DE JAHAM entouré de Békés, pour la plupart chefs d'entreprise (dont j'ai aussi oublié les noms). L'objectif de ces rencontres était d'essayer de trouver un terrain d'entente minimal entre Békés et "Neg" sur une série de questions telles que l'esclavage, la propriété foncière, l'emploi des jeunes, la culture etc.
Il faut une sacré dose de patience pour supporter d'entendre à longueur de journée des inepties ou des contrevérités, cela dans la bouche de gens qui croient avoir la science infuse alors qu'ils sont tout simplement des incultes. Dans la Martinique d'aujourd'hui, le premier quidam venu, sans avoir jamais ouvert un livre de sa vie, s'imagine pouvoir vous asséner sa vision du pays et de l'histoire du pays, surtout quand il est journaliste ou politicien. Quand je dis "livre", je ne parle évidemment pas de "livre de littérature" c'est-à-dire de romans ou de recueils de poésie. Je parle de livres d'histoire, d'anthropologie, de sociologie, de psychologie, de politologie, d'économie etc...Que je rende au passage un hommage au grand éditeur Emile DESORMEAUX, récemment décédé, qui a eu le courage de republier toute l'œuvre de Victor SCHOELCHER, les "Mémoires d'un colon à la Martinique" en 4 tomes du Béké de Sainte-Marie, Pierre DESSALLES (propriétaire de la plus vaste "habitation" de la Martinique, l'Habitation Nouvelle Cité, qui faisait au milieu du XIXe siècle près de 300 hectares), "Le préjugé de race aux Antilles" d'un autre Béké G. SOUQUET-BASIEGE publié pour la première fois en 1880 et s'agissant du XXe siècle, pour ne prendre que cet exemple, "De la Nation martiniquaise" de Camille DARSIERES. Ou encore le Dictionnaire Encyclopédique des Antilles et de la Guyane en 7 tomes.
Lè man apwann nouvel lanmò Marcel LEBIELLE, primié bagay man kouri fè, sé chèché an foto ta'y pou sa ilistré artik-tala zot la ka li a, men man té abo gadé asou GOOGLE, QWANT kisasyésa(etc.), man pa rivé jwenn pa yonn ! Bagay-tala ka montré an kalité nonm-lan té ni, an kalité ki ra toubannman lakay-nou : i pa janmen té enmen mété kò'y douvan abo tout djoubak(travail/work) i té ka fè pannan lanné ek lanné pou sa défann lang ek kilti kréyol la ek soutou palantjé'y (promouvoir/to promote).
Lorsque l'ouvrage de Houria BOUTELDJA est sorti, il y a un peu plus d'un an, j'avais tout de suite été tenté d'en faire un compte-rendu tellement il m'avait enthousiasmé, mais je me suis vite ravisé, ne voulant pas participer à la cacophonie, souvent malsaine, qui s'était presque immédiatement installée dans la plupart des grands médias français et cela sous la plume des bienpensants de gauche comme de droite. Je m'étais alors contenté d'un bref article brossant le portrait de l'auteur :
72.000 hectares de terres agricoles partent en fumée chaque année !
Hectares dont la production permet de nourrir 200.000 personnes. Les géographes ont donné un nom pompeux à ce triste phénomène : la "rurbanisation" ou urbanisation des zones rurales. Les 72.000 qui sont détruits, c'est dans l'Hexagone, l'une des plus grandes puissances agricoles non seulement d'Europe, mais du monde. Il s'agit ni plus ni moins d'un crime contre les générations futures et pas seulement celles de ce pays, mais du monde car une grande partie de la production française est exportée.
Lanmò toujou ka konyen lespri-nou ek ka blijé nou mandé kò-nou pou ki sa nou vini anlè latè. Ta gran met-a-manyok kréyol Jean BERNABE pa sipwann mwen davwè man té sav i té ni an maladi ki sérié, men an menm balan-an, man di kò-mwen kon sa man sav poutji an nonm vayan kon sa vini asou latè : i té vini pou ba lang kréyol-nou an pli bel pal i trapé jik jòdi-jou. Aloski tout grangrek té ka tiré méprizasion ba sa yo ka konsivwè kontel an patwa, Jean BERNABE, ki poutan té agréjé gramè fwansé, désidé mété tout fos-li, tout vidjozité'y, tout antélijans-li soutou adan goumen pou sa vréyé kréyol-la douvan.
Le dernier ouvrage de Raphaël Confiant : "L'INSURRECTION DE L'AME" chez Caraibéditions.
380 pages.
Thème : Il existe une bonne centaine d'ouvrages sur l'écrivain Martiniquais Frantz FANON et son œuvre et cela dans une bonne trentaine de langues. Ils traitent de son parcours en tant qu'homme et médecin psychiatre, de son engagement dans la lutte de libération du peuple algérien (1954-62), de ses théories sur l'anticolonialisme et le Tiers-monde. Raphaël CONFIANT adopte une posture différente : il se met à la place de Frantz FANON et parle en son nom. Il s'agit d'une manière d'autobiographie imaginaire. Un véritable défi !...
Depuis quelques jours, la Toile martiniquaise se gausse du mauvais anglais d'une élue qui représentait la CTM au Salon International du Tourisme, à Berlin, en Allemagne. Un site-web a même poussé la mesquinerie jusqu'à juxtaposer la vidéo de ladite élue et celle de la responsable du tourisme dans l'ex-Conseil régional pour montrer à quel point cette dernière maîtrisait bien l'anglais, sans avoir l'honnêteté de préciser qu'elle travaille au sein d'une agence de voyages. Anglais d'ailleurs même pas parfait et comportant diverses fautes de prononciation telles que "focus" qui ne se prononce pas "foqusse", mais "foqueusse".
La Sorbonne, pour ceux qui par extraordinaire l'ignorerait, est la plus vieille et la plus prestigieuse des universités françaises. Fondée au XIIIe siècle, elle a donc 8 siècles d'existence et a vu passer parmi les plus brillants cerveaux français et étrangers, tant au niveau du corps professoral que des étudiants. Etrangers parce qu'on a tendance à oublier qu'une université n'est ni une école primaire ni un collège ni un lycée. Déjà la racine du mot, "Univers", indique son orientation transnationale et c'est pourquoi il y a des classements mondiaux d'universités, mais pas de collèges ou de lycées qui sont des institutions nationales. Les lycées français, par exemple, sont classés, certes, mais pour le seul territoire français.
Dépi apochan 40 lanné tout kalté moun ka goumen pou sa vréyé zépon natirel nou douvan kivédi lang kréyol la, anchay pwogré fet pis atjelman pa djè rété moun ki ka kriyé'y "patwa" ankò. Pli bel : kréyol-la rantré andidan lékol ek linivèsité, bagay ki pa té imajinab pies ba moun lontan. Jik ni konkou pou sa rikrité pwofésè kréyol ! Si zot wè granmanman-nou ek granpapa-nou té sav sa, yo té ké koki zié-yo bon kalté koki a, yo ki té ka sèvi lang-la anchay fwa plis ki nou, men ki malérezman, yo té apwann tiré méprizasion ba'y. Kidonk, jòdi-jou, laplipa moun ka admet ki kréyol pé vini an lang matjé, ki i pé sòti adan pawo-palé éti i toujou té yé a pou enstalé kò'y asou an fey papié oben lékran an owdinatè. Ni dé lengwis mapipi kontel Jean BERNABE ki envanté dayè an sistenm pou sa matjé'y an manniè ki obidjoul ek nou ka konstaté ki, anmi-anmizi, plis moun ka chaché apwann li ek ka itilizé'y. Epi kréyol rantré tou adan légliz, laradio, latélé, ladministrasion kisasayésa...ek tou sa bon ba lang-lan.
Y a-t-il encore des journalistes en Martinique ? Comment peut-on laisser quelqu'un dire n'importe quoi sur les ondes sans que personne ne lui porte la contradiction ? C'est ainsi qu'on a entendu le transporteur Raphaël BORDELAIS déclarer urbi et orbi, en hurlant presque, qu'il allait bientôt bloquer la Martinique :
"..parce qu'il faut savoir que c'est Alfred Marie-Jeanne qui a bloqué la Martinique le 5 février 2009 !".