8 mai 1902 – 8 h 02. Saint-Pierre de la Martinique venait d’être soufflée par une explosion volcanique d’une rare puissance. De la Montagne Pelée, s’est élevée une nuée ardente qui déferla sur la ville et la rasa en quatre vingt dix secondes. Pas de magma, pas de lave, pas de flammes, mais un nuage de mort chargé de gaz incandescents particulièrement dévastateurs. A une vitesse vertigineuse, ce gigantesque panache nuageux dévala les flancs du volcan pour anéantir la cité créole. Des corps calcinés, mutilés. Des cadavres partout, brûlés, carbonisés. C’est l’apocalypse en ce jeudi de l’Ascension. Le ‘‘Petit Paris des Antilles’’ est complètement détruit et, au milieu des 30 000 victimes, un seul survivant : Louis Cyparis, ce prisonnier qui doit la vie sauve à l’épaisseur des murs de son cachot. Trois jours auparavant, une énorme coulée de boue avait débordé de la Rivière Blanche, engloutissant l’usine Héring et tuant une trentaine de personnes. Elles furent les premières victimes de la montagne de feu.